Journée mondiale du coeur : où en est la chirurgie cardiaque en France ?
ÉCLAIRAGE - Plus de 5.000 personnes vivent avec le coeur d'un autre en France. Mais avant d'en arriver là, il y a aussi de belles avancées.

Le monde célèbre ce mardi 29 septembre la journée mondiale du coeur pour sensibiliser aux risques et aux dangers relatifs aux maladies cardiovasculaires qui constituent les causes principales de décès prématurés au XXIe siècle, selon l'OMS. C'est aussi l'occasion de s'intéresser de plus près aux progrès réalisés par la médecine dans les opérations du coeur ces dernières années.
Aujourd'hui, un peu plus de 5.000 personnes vivent avec le coeur d'un autre en France. 5.093 exactement, selon l'Agence de biomédecine. Elles sont victimes de malformations, de maladies cardiaques, mais aussi des suites d'un infarctus grave évoluant vers une insuffisance cardiaque terminale.
Ces patients ont bénéficié ces dernières années d'énormes progrès en matière de traitements anti-rejets et de conservation d'organes. Au CHU de Lille, par exemple, on utilise une machine qui permet de conserver le coeur vivant, le coeur battant en attendant la transplantation.
L'enjeu maintenant, c'est de trouver des moyens d'augmenter le nombre de donneurs. Chaque année, 500 personnes sont inscrites sur des listes d'attente et quelques unes décèdent faute de greffon.
Moins d'opérations à coeur ouvert
La greffe, c'est la dernière étape. Mais avant d'en arriver là, il y a aussi de belles avancées. Aujourd'hui, pour remplacer une valve, faire un pontage coronarien ou réparer un anévrisme de l'aorte, on n'a plus forcément besoin d'opérer à coeur ouvert, c'est-à-dire d'inciser le thorax et d'installer une circulation extra-corporelle, une intervention plus lourde et plus risquée.
Grâce à la miniaturisation de cathéters qui ont l'épaisseur d'un filtre à cigarette, grâce à la vision en trois dimensions de mini-caméras embarquées, on passe par l’intérieur du corps, le plus souvent par l'artère fémorale pour aller réparer les zones endommagées.
Les bénéfices sont énormes pour les patients. C'est le cas particulièrement pour l'implantation de prothèse de valve : deux ou trois jours d'hospitalisation seulement contre huit à dix lors d'une chirurgie, pas d’anesthésie générale, pas de rééducation cardiaque. On peut ainsi prendre en charge des patients plus fragiles, plus âgés, bien au-delà de 80 ans à qui on disait, auparavant, qu'on ne pouvait plus rien pour eux.
Où en est le coeur artificiel Carmat ?
Ces dernières années, on a aussi beaucoup parlé du coeur artificiel Carmat. L'étude internationale, entamée fin 2016, se poursuit. Treize patients en insuffisance cardiaque terminale ont été implantés en République tchèque, au Kazakhstan et au Danemark sur les vingt prévus. Les derniers doivent être recrutés d'ici fin mars.
Selon les toutes dernières données, huit patients ont atteint les six mois de survie, ce qui était l'objectif fixé. Une autre étude va démarrer aux États-Unis et Carmat attend pour sa prothèse le marquage CE en vue d'une commercialisation.
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