Il y a vingt ans, le 13 janvier 2000, était réalisée à Lyon la première greffe mondiale des deux mains. Denis Chatelier, quatre ans après avoir perdu ses membres à cause d'une fusée artisanale, sort de l'hôpital sur un fauteuil roulant, un châle orange sur le dos et, surtout, souriant, les deux bras dans le plâtre.
Le professeur Jean-Michel Dubernard revient sur exploit médical : "Denis Chatelier ne regardait pas ses mains. Il ne voulait pas les regarder, parce qu'elles étaient insensibles, immobiles". Aujourd'hui, vingt ans après l'opération, le patient va bien. Le professeur Dubernard est toujours en contact avec lui et il réalise chaque année un bilan à Lyon.
Pour que ce type de transplantation exceptionnelle puisse fonctionner, trois défis de taille sont à surmonter, selon le professeur Dubernard : "Premièrement le défi immunologique, où comment empêcher le rejet des tissus qui composent la greffe, deuxièmement le défi technique, j'ai monté pour l'opération une équipe internationale de microchirurgiens, et le défi psychologique, où comment vivre avec les mains de quelqu'un d'autre sous les yeux en permanence", explique le médecin.
"D'autant que sur ce point le patient d'une première greffe réalisée deux ans auparavant s'est fait amputer un an après l'opération parce qu'il ne supportait pas d'avoir deux mains différentes sous les yeux et que cela lui rappelait sans cesse son histoire initiale", raconte le professeur Dubernard.
Le 13 janvier 2000 à Lyon, 18 chirurgiens étaient mobilisés à l'hôpital Édouard-Herriot pour une intervention qui dura 17 heures. "C'est compliqué, il faut que tout fonctionne, que les infirmières, les aides-soignantes soient en parfaite cohérence avec les chirurgiens les anesthésistes", raconte le professeur Dubernard.
Ce type d'opération reste rare et la France, selon le chirurgien, est aujourd'hui dépassée par les États-Unis ou encore la Chine. "Il y a un énorme problème, un problème de financement. Il faut aussi trouver des équipes (...), on a besoin d'une réorganisation très sérieuse du système hospitalier. On a fait au total huit greffes, une d'une main, 7 des deux mains. Sur ces 7, il y en a deux que l'on a dû amputer, l'une pour rejet et la deuxième, car le patient ne supportait pas le traitement. Les autres vont bien, mais les choses ne sont pas organisées pour que ça marche", conclut le professeur.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte