Zlatan Ibrahimovic parmi les plus grands de l'histoire de la Ligue 1
DÉCRYPTAGE - Zlatan Ibrahimovic, l'attaquant du PSG, est actuellement le meilleur joueur de Ligue 1. Au point de se demander s'il n'en est pas le meilleur de l'histoire.
Il est aujourd'hui le joueur le plus influent de Ligue 1 et
le plus décisif. Buteur, passeur, leader, Zlatan Ibrahimovic éclabousse de
toute sa classe le championnat de France depuis son arrivée au Paris
Saint-Germain. Auteur de 30 buts en L1 la saison passée, le Suédois en est à 25
buts et 11 passes décisives cette année, auxquels il faut ajouter 10 buts en
Ligue des champions.
Ce Zlatan-là est étincelant. Il semble plus fort que jamais
et la Ligue 1 est son royaume, à tel point que la question de sa place dans
l'histoire de la L1 se pose. Est-il le meilleur joueur à avoir jamais évolué en
France ? Si les comparaisons sont compliquées, certains éléments peuvent
permettre de situer Zlatan parmi les gloires du football hexagonal.
Le plus médiatique, c'est sûr
Grand, spectaculaire, buteur, charismatique et sûr de lui : Zlatan a tout pour être une star du football. Icône absolue dans son pays, Ibrahimovic l'a aussi été en Italie, où le surnom d'Ibracadabra lui avait été accolé. En France, Zlatan est déjà un personnage à part, qui transcende son sport au point d'avoir sa marionnette aux Guignols de l'info. Par cette facette, l'attaquant du PSG est sans doute devant tous ceux qui ont joué en France avant lui, à ceci près qu'il est aussi le seul à évoluer à l'époque des réseaux sociaux et de l'information-minute qui multiplie l'exposition et donc l'espace médiatique disponible.
Mais le vrai révélateur reste sportif. En presque deux saisons, il a inscrit 55 buts en 62 matchs de Ligue 1, et 13 buts en 16 rencontres de Ligue des champions sous la tunique du PSG. Des chiffres affolants qui renvoient aux performances des plus grands. Si l'on parle de buts, la référence statistique est Josip Skoblar, l'attaquant Croate de l'OM qui a inscrit 44 buts en 1970-1971, ce qui le place dans des standards inatteignables. Plus proche de nous, le début des années 90 a été marqué par les "Papinades", geste dévolu à Jean-Pierre Papin, autre attaquant marseillais.
"JPP" a enchaîné 4 saisons à plus de 20 buts entre 1987 et 1991 au sein de l'armada phocéenne, avec en point d'orgue une finale de Coupe des clubs champions en 91 à Bari, mais surtout le Ballon d'Or la même année. Cette dernière distinction pourrait clore le débat et mettre Ibra de facto derrière Papin, mais ce n'est pas si simple.
Il lui faudra emmener Paris loin en Coupe d'Europe
Lorsque le Français remporte la distinction suprême, celle-ci ne pouvait distinguer que les joueurs de nationalité européenne évoluant en Europe. Ainsi, tous les Sud-Américains étaient exclus du vote, à commencer par le génie Diego Maradona. La réforme n'interviendra qu'en 1995, avec l'intégration des joueurs non-européens au palmarès et le sacre de Georges Weah. Et justement, si le Libérien est inscrit comme ayant eu le Ballon d'Or 1995 avec le Milan AC, le trophée venait couronner la saison 94-95 du joueur, saison qu'il effectua sous le maillot... du PSG.
En effet, cette année-là Paris participa à la Ligue des champions, dont il atteindra les demi-finales (8 buts en 11 matchs pour Weah) après avoir éliminé le FC Barcelone en quarts. Il ne sera battu que par le Milan AC, qui perdra en finale contre l'Ajax Amsterdam. Weah rejoindra la Lombardie à l'été 95. Il y a donc 2 joueurs qui ont disputé un dernier carré européen, voire une finale, et qui ont glané un Ballon d'Or sous un maillot français. Un parcours européen qui reste le talon d'Achille de Zlatan, réputé effacé lors des grands matchs continentaux.
Dans ce panthéon, impossible de ne pas citer Platini, 3e du Ballon d'Or à la suite de sa première saison à l'AS Saint-Étienne, avant de remporter 3 consécrations consécutives avec la Juventus (83,84,85). Il y a donc eu du beau linge en Ligue 1: Kopa, Ronaldinho, Francescoli, Susic, Dahleb, Völler (champion du monde 90 et d'Europe des clubs en 93 avec l'OM)... Mais une seule chose est sûre, Ibrahimovic fait partie de ce gratin. Et il peut encore continuer à écrire sa légende pour, pourquoi pas, devenir le plus grand.
