Il n'y a pas de recette pour entrer dans la légende. Si un fait marquant inscrit un personnage dans l'Histoire, la légende est affaire d'émotions. Et c'est en donnant à des supporters de l'équipe de France sevrés que Michel Hidalgo y est arrivé. Par le football donc, auquel il a choisi d'adjoindre l'esthétique, une forme d'art sur le terrain.
Son équipe a fait pleurer les Français, d'abord de colère et de tristesse un soir de 8 juillet 1982, avant de les faire chavirer de joie le 27 juin 1984. En effet, s'il est à jamais le premier à avoir gagné un titre avec les Bleus, il leur aura fait vivre une épopée en 1982, dont la fin triste engendrera l'une de ces émotions qui marquent, et qui rendent une trace indélébile.
Mais dès le 23 mai 1978, à la veille du départ pour le Mondial en Argentine, Michel Hidalgo va vivre une histoire hors du commun. Sa femme et lui sont enlevés par un groupe d'opposants à la dictature militaire du général Videla. Mais Hidalgo ne s'en laisse pas compter et arrive à désarmer l'un des deux ravisseurs, qui prennent la fuite.
La légende de Hidalgo, c'est celle de la génération Platini, qu'il guide vers le cœur des supporters par un jeu basé sur l'offensive. Très tôt, il confie le jeu à celui qui deviendra le plus grand joueur français de tous les temps. En 1981, dos au mur, les Bleus des deux Michel battent les Pays-Bas le 18 novembre, sur un coup franc de celui qui jouait alors à Saint-Étienne.