Des incidents ont eu lieu lors du match Ajaccio-Marseille, samedi 3 juin, tandis qu'un match avait été interrompu à Bordeaux la veille après l'agression d'un joueur. Le foot français est-il malade de ses supporters ? Alain Bauer, professeur de criminologie et auteur d'un rapport sur la sécurité dans les stades de football, est l'invité de RTL, lundi 5 juin.
"On a eu 37 journées sans rien. L'année dernière, vous auriez pu m'inviter tous les lundis suite à des incidents qui avaient lieu tous les samedis et tous les dimanches", a temporisé Alain Bauer, qui note des changements dans la réalité de la violence.
Précédemment, des foules violentes s'agressaient, alors que ce sont désormais des individus. Auparavant, les incidents avaient lieu sur le terrain, tandis qu'ils se concentrent maintenant dans les loges ou à l'extérieur des stades.
"Les supporters ont considérablement travaillé avec la Ligue de football, l'État et les clubs pour apaiser la relation qui existait pendant 37 jours", a souligné Alain Bauer. Les supporters dénoncent eux-mêmes ces violences qui ne sont plus hebdomadaires et régulières.
Selon le professeur en criminologie, la dénonciation de ces violences par les clubs eux-mêmes est intéressante. "Pour la première fois, les supporters ne sont plus des ennemis, mais des alliés. Et c'est ça qui est le plus important je crois", a-t-il assuré.
"En Ligue 1, on est passé de 15 incidents en 2021-2022, à un", a indiqué Alain Bauer, pour qui la prise en compte par la ligue de la gestion de la violence comme un partenariat est "un événement historique". Selon lui, la réaction des supporters, qui ont condamné les violences, est un "événement majeur".
Le professeur en criminologie ne souhaite pas sanctionner les clubs par principe en cas d'incident, mais demande "de vraies sanctions individuelles", en identifiant les individus en cause.