Euro 2016 : l'Islande, la folie de la compétition

C'est l'histoire d'une île d'à peine plus de 300.000 habitants qui envoie son équipe de football parmi les seize meilleures d'Europe, le tout pour sa première participation à une grande compétition internationale. C'est l'histoire d'une sélection qui ne pointait qu'à la 112ème place au classement FIFA en 2010 et qui s'invite aujourd'hui à la table de l'Allemagne, de la France ou de l'Italie. C'est l'histoire d'un groupe d'hommes symbolisant la fierté d'un peuple dont près de 10% des citoyens ont fait le déplacement en France pour les soutenir. C'est l'histoire de l'Islande à l'Euro 2016.

Arrivés sur notre sol sur la pointe des pieds début juin, les Islandais étaient considérés comme une grosse cote dans le groupe F, même si celui-ci n'était pas le plus relevé du premier tour et pouvait leur laisser une chance. Peu d'experts avaient cependant prévu que le parcours des joueurs des co-sélectionneurs Heimir Hallgrimsson et Lars Lagerbäck allait être aussi brillant.

Le 22 juin, nouvelle fête nationale ?

Dès son premier match, la sélection islandaise parvenait à la surprise générale à tenir tête (1-1) au Portugal de Cristiano Ronaldo et Nani, grand favori du groupe. Un deuxième match nul face à la Hongrie (toujours 1-1) entretenait leur invincibilité et, surtout, leur espoir de pouvoir accéder aux huitièmes de finale. C'est dans la prestigieuse enceinte du Stade de France qu'ils allaient, mercredi 22 juin, parachever leur exploit en venant à bout (2-1) de l'Autriche. Terminant à égalité de points (5) avec la Hongrie, mais seulement deuxièmes à la différence de buts, les Islandais se permettaient de finir devant le Portugal, qualifié de justesse pour la suite des événements. 
Si la performance sportive est hallucinante pour une nation ne comptant qu'une centaine de footballeurs professionnels (contre près de 2.000 en France par exemple), elle génère également un enthousiasme inédit de la part des 330.000 Islandais. Heimir Hallgrimsson proposait d'ailleurs en plaisantant (à moitié) de "changer la date de la fête nationale au 22 juin". Une idée que les 10.000 Islandais présents mercredi à Saint-Denis approuveraient certainement immédiatement. Symbole de la folie s'emparant du pays, le pétage de plombs du commentateur islandais sur le but victorieux de Traustason en toute fin de match face à l'Autriche a déjà fait le tour du monde.

Reste à savoir jusqu'où iront Gunnarsson, Arnason, Gudmundsson et leurs coéquipiers. Face à une équipe d'Angleterre qui n'a pas été forcément convaincante, terminant d'ailleurs deuxième de son groupe derrière le Pays de Galles, l'Islande peut tout à fait continuer à avoir foi en ses qualités pour espérer s'offrir un fabuleux tour de grand huit. Réponse lundi soir, à Nice.