Quelques jours après l'éviction de Karim Benzema de l'équipe de France pour l'Euro 2016 par souci "d'exemplarité", l'information fait quelque peu désordre. Selon le Journal du dimanche daté du 17 avril, Didier Deschamps est visé par une expertise judiciaire. Le sélectionneur des Bleus est soupçonné d'un éventuel recel d'abus de biens sociaux dans le cadre d'une enquête sur les agents de l'Olympique de Marseille. Le juge Guillaume Cotelle a ainsi signé le 7 décembre 2015 une "ordonnance de commission d'expert" pour savoir "quel a été le montant de l'indemnité de départ versée".
Entraîneur de Monaco de 2001 à 2005 puis de la Juventus Turin en 2006-2007, Deschamps avait pris les rênes du club marseillais entre 2009 et 2012. Selon les sources du JDD, il y était lié jusqu'en 2013 et devait, en cas de départ anticipé, verser des indemnités à son employeur au titre du préjudice subi. Or, au lieu de verser de l'argent, l'entraîneur, qui a été nommé une semaine plus tard à la tête des Bleus, en a reçu à son départ. Initialement le président Vincent Labrune voulait que Didier Deschamps démissionne. Ce dernier voulait, lui, un départ négocié, qui aurait abouti au versement d'une somme de 992.178 euros, soit environ trois mois de salaire.
Je ne comprends pas ce que l'on me reproche. Il n'y a rien
Didier Deschamps
"C'est le monde à l'envers", s'est défendu le successeur de Laurent Blanc à la tête de l'équipe de France dans les colonnes de L'Équipe au lendemain de ces révélations. "Lorsque j'ai résilié mon contrat, le 2 juillet 2012, il y avait quatre avocats et Margarita Louis-Dreyfus en visioconférence. Il y a eu une transaction en bonne et due forme. Je ne comprends pas ce que l'on me reproche. Il n'y a rien (...) Les sommes perçues ont été ajoutées dans le cumul fiscal de ma déclaration d'impôts. J'hallucine !"
Jusqu'ici, plusieurs anciens dirigeants du club marseillais ont été mis en examen dans cette affaire, après leur passage dans le bureau du magistrat instructeur, notamment l'ancien président du club Jean-Claude Dassier (2009 à 2011) et l'ancien directeur général Antoine Veyrat (2008-2011). Également entendu par le juge d'instruction, une journée entière, en décembre, l'actuel président de l'OM, Vincent Labrune, a été placé sous le statut de témoin assisté, aucune charge n'ayant été retenue contre lui.
Dans ce vaste dossier, la justice soupçonne également des opérations surévaluées lors de transferts importants (Lucho Gonzalez, Cesar Azpilicueta, Loïc Rémy, André-Pierre Gignac, notamment), au bénéfice d'agents ou d'intermédiaires et au préjudice de l'actionnaire du club, pour un montant de 55 millions d'euros.
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