Le monde du football est entré en ébullition après les insultes racistes qui ont émaillé un match de championnat en Espagne. C'est l'attaquant du Real Madrid d'origine brésilienne Vinicius qui en était la cible. Ce n’est pas la première fois que cela arrive à Vinicius et il n’est pas seulement traité de "singe".
Ça va jusqu’à "nègre de merde", "putain de singe" et de "connard de noir". Ça ne concerne évidemment pas que Vinicius. C’est pour cela d’ailleurs que depuis 48 heures des stars comme Mbappé, Neymar, Ronaldo, Koundé et Pogba sont montés au créneau. Et puis cela dure depuis trop longtemps, il n’y a pas un stade européen qui est épargné.
On se souvient des jets de bananes contre le gardien Joseph-Antoine Bell, ça remonte à 1990, des attaques contre Mario Balotelli en Italie, ou Samuel Eto’o en Espagne encore. Mais aussi dans les pays de l’Est, en Angleterre, en France, partout, le foot est gangréné par des supporters racistes.
On parle du foot, parce que c’est un sport très exposé, mais ça existe dans d’autres sports comme le hand, le basket et bien d’autres. Souvenez-vous ce qu’avait subi Surya Bonali en patinage artistique. Qu'est-ce qui fait que cela explose maintenant ? Les temps ont changé. Ce qu’on supportait hier n’est plus tolérable.
Notre niveau de tolérance a baissé et tant mieux ! Ça vaut pour les insultes homophobes. Ce qui a été décrit dans ce match de championnat espagnol, c’est quand même une forme de passivité. Parce qu’il n’est pas prévu d’arrêter un match pour racisme, alors qu’on le fait lorsqu’il y a des jets de fumigènes.
Il faut interrompre le match quitte à ce qu’il ne reprenne pas !
Mais ce n’est pas possible d’avoir des arbitres qui ne réagissent pas. Ce n’est pas possible de sortir un joueur qui est insulté. C’est d’ailleurs ce qu’a dit l’entraineur du Real Carlo Ancelotti : il veut bien sortir un joueur parce qu’il est blessé mais sortir un joueur parce qu’il est insulté, ce n’est pas possible.
C’est la honte. Le racisme n’est pas une opinion, c’est un délit. Donc il faut interrompre le match quitte à ce qu’il ne reprenne pas ! C’est ce qui a été fait contre le hooliganisme. On avait dans les années 80 des hordes de supporters qui venaient se battre, qui étaient animés par la haine et ça a conduit au drame du Heyzel.
Les instances du football s’en sont saisies. Ça a pris des années, ils ont traqué les supporters, ils les ont bannis des stades, ils avaient obligation de se présenter aux commissariats les soirs de match.
Les clubs se sont occupés de leurs supporters. La violence n’a pas entièrement disparu, mais il n’y en a quasiment plus dans les stades. En tout cas, les stades sont redevenus des lieux où l’on vient avec ses enfants. Comme po