Angers : "C'est pas méchant, on a tous déjà touché des filles", la causerie du coach du SCO indigne

Pour motiver ses troupes dimanche, l'entraîneur de la lanterne rouge a évoqué l'affaire d'attouchements visant l'un de ses joueurs. Le technicien dit avoir voulu mettre le footballeur dans de bonnes conditions et assure ne pas cautionner son geste. Le club a annoncé son départ mardi.

L'entraîneur du SCO d'Angers Abdel Bouhazama lors d'une rencontre face à Clermont

Crédit : AFP

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C'est un discours déplacé qui n'a pas eu l'effet escompté. Dimanche 5 mars, avant de se rendre au Stade de la Mosson pour affronter Montpellier (0-5) dans un duel de mal classés, l'entraîneur du SCO d'Angers, lanterne rouge de Ligue 1, a voulu motiver ses joueurs en activant des ressorts surprenants.

D'après les informations du journal L'Equipe et du quotidien Ouest-France, Abdel Bouhazama, à la tête des noirs et blancs depuis fin novembre, a tenté de mobiliser son effectif à la dérive en championnat en dénonçant le traitement médiatique autour du club sur le thème du "seul contre tous".

Pour illustrer son propos, le coach de 54 ans a évoqué la situation d'Ilyes Chetti, latéral gauche de 28 ans titulaire dimanche en l'absence des autres spécialistes du poste, suspecté d'attouchements sur une jeune femme lors d'une soirée en boîte de nuit et qui doit comparaître devant la Justice au mois d'avril après avoir reconnu les faits. "C'est pas méchant, on a tous déjà touché des filles", aurait affirmé Abdel Bouhazama devant son groupe pour justifier son choix de titulariser le joueur.

Ces propos, rapportés par plusieurs personnes présentes à la causerie à L'Equipe et à Ouest-France, auraient "choqué" les joueurs, les laissant "sans réaction" avant la rencontre, finalement perdue dans les grandes largeurs sur le score sans appel de 5-0.

Interrogé par L'Equipe, Abdel Bouhazama a d'abord nié les propos rapportés avant de les reconnaître et de les justifier en expliquant qu'ils ont été "sortis de leur contexte". "Je dis bien aussi que ce qui a été fait par le joueur n'est pas bien. Mais je dis aussi qu'on a tous fait des erreurs ou des bêtises, qui n'a pas fait d'erreur comme Ilyes ? Voilà. Je ne cautionne pas son geste, je suis père de famille, j'ai deux filles. Comme mon joueur allait jouer, c'était pour le mettre dans de bonnes conditions, pour qu'on dédramatise, entre guillemets" a-t-il expliqué.

Angers annonce le départ de son entraîneur

L'affaire a finalement eu raison du mandat d'Abdel Bouhazama. Le club de l'Anjou a annoncé dans un communiqué publié mardi 7 mars qu'il accédait à la demande de son entraîneur de quitter ses fonctions. L'annonce a été faite aux joueurs dans la journée.

"Angers SCO précise que cette éventualité a été imaginée par Abdel Bouhazama depuis plusieurs jours et que la décision quant à sa mise en retrait de l’équipe première a été pensée par l’intéressé durant la fin du mois de février après plusieurs déconvenues sur le plan sportif. De plus, une controverse est née ce lundi après que des propos, sortis de leur contexte, tenus lors de la causerie d’avant-match, aient fuité dans la presse locale et nationale. Devant la pression médiatique et pour préserver l’image du club et la sérénité du vestiaire, Abdel Bouhazama a annoncé au Président Saïd Chabane qu’il avait décidé de quitter sa fonction d’entraîneur de l’équipe professionnelle", indique le club de football, qui précise qu'il "condamne sans réserve la parole prononcée lors de la causerie même si celle-ci semble relever de la maladresse que de l’intention de banaliser une parole sexiste".

Cet épisode, et le fait qu'il ne soit pas resté circonscrit à l'intimité du vestiaire, ne va pas apaiser le climat autour du SCO d'Angers. Dernier de Ligue 1 à 12 points du premier non-reléguable, le club voit ses chances de maintien se réduire semaine après semaine.

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