Le plus grand club des années 2000, l'Olympique Lyonnais, se rend sur le terrain du premier club à avoir stoppé son hégémonie, en 2009, les Girondins de Bordeaux, pour ce qui ressemble de moins en moins à un choc. En effet, si l'OL a encore un plan à moyen terme pour retrouver un haut standing et vise le podium, ce n'est pour le moment qu'en position d'outsider. À Bordeaux, l'ambition est un mot qui n'est pas forcément utilisé ses derniers temps, à l'image du dépit affiché par le président Triaud après la défaite à Sochaux de ses ouailles.
Malgré cela, la nature même du championnat de France permet aux deux équipes de rêver encore à la Coupe d'Europe la saison prochaine, à condition de gagner cette confrontation. Et même si ce match se dispute à Chaban Delmas, Lyon est ce qui ressemble le plus à un favori.
Il y a encore quatre ans, Lyon - Bordeaux était une affiche de quart de finale de Ligue des champions, durant laquelle Lyon avait éliminé le Real Madrid en 18/e de finale et Bordeaux sortait de son groupe en tête devant le Bayern et la Juventus. Désormais, les deux clubs doivent tirer un trait sur leur grandeur continentale et revoir leurs ambitions à la baisse. Miné par les déficits chroniques et un nouveau stade qui met du temps à sortir de terre, Lyon est freiné dans son ascension et son changement de stratégie, mais reste potentiellement redoutable.
L'équipe de Rémi Garde et Jean-Michel Aulas, rajeunie et donnant leur chance aux jeunes du centre de formation, est en train d'atteindre son rythme de croisière après un début de saison chaotique. Aujourd'hui, les Rhodaniens proposent l'un des plus beaux jeux de Ligue 1 et le projet prend forme sportivement, en attendant le coup d'accélérateur économique que doit lui apporter son Stade des Lumières. À Bordeaux, c'est un peu le flou artistique. L'actionnaire, M6, ne veut pas entendre parler d'investissement, et l'effectif apporte peu de perspectives à moyen terme.
Ainsi, l'OL paraît en mesure de rester en haut du tableau, malgré un début de saison qui laissait augurer le pire. Lyon pourrait, en cas de victoire, revenir à 3 points de Saint-Étienne, alors que le derby à Gerland reste à jouer, et pointerait à 7 points de Lille et du podium. De plus, qualifiés en Ligue Europa où ils doivent rencontrer Plzen et avec une finale de Coupe de la ligue à jouer face au PSG, les Lyonnais sont sur les bases d'une saison réussie malgré un effectif sans cesse secoué par les rumeurs de transferts. Avec une seule défaite en 12 matchs de L1, rien n'est impossible.
De l'autre côté, il y aura une équipe cyclothymique qui donne en ce moment des maux de tête à son président. Dépité par l'irrégularité de son équipe, Jean-Louis Triaud a fait une sortie musclée après la défaite à Sochaux, déplorant une prestation sans envie de ses troupes. Marqués par l'irrégularité et l'impasse dans laquelle le manque d'investissement financier de leur actionnaire les place, les Girondins donnent l'impression de naviguer à vue, sans pression, comme c'est la coutume au Haillan. Ainsi, il est impossible de savoir quel visage va montrer Bordeaux à 21h lors du coup d'envoi du match, et c'est sans doute ça le problème.
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