Près de huit mois après avoir décroché son meilleur résultat sur le Vendée Globe en cinq participations, une 4e place à 10 heures seulement du vainqueur Yannick Bestaven, le navigateur Jean Le Cam publie deux ouvrages, Yes We Cam, un livre de conversations aux éditions du Seuil, et Toutes voiles dehors chez Solar Éditions, dans lequel il raconte 40 ans de courses au large.
Peut-être plus encore que sa 4e place, c'est son sauvetage de Kevin Escoffier au large du Cap de Bonne Espérance qui aura marqué les esprits en novembre dernier. L'homme de 62 ans vit-il encore avec cet épisode ? "Non c'est un épisode qui a duré une quinzaine d'heures et ça s'est bien fini, donc à partir de là, je dirais que l'on passe à autre chose".
"C'est vrai que les gens ont beaucoup retenu cet épisode où il y a eu beaucoup d'incertitudes, beaucoup de stress, d'émotions, poursuit le Finistérien qui a eu son premier canoë à voile à l'âge de 5 ans. Mais il faut savoir que le bateau était endommagé, rappelle-t-il : j'ai fait quand même les deux tiers de la fin de la course avec un bateau avec lequel je n'étais pas sûr d'arriver".
Dans l'insoutenable, il y a une question de temps
Jean Le Cam
Il a alors souvent confié avoir vécu "l'insoutenable". "L'insoutenable, c'est une situation que l'on ne maîtrise pas, détaille-t-il. J'ai fait une réparation, qui a cassé, une deuxième. Je pensais m'arrêter en Nouvelle-Zélande, après au Cap Horn. Et en fait, je ne me suis pas arrêté, pour au final arriver aux Sables-d'Olonne en 4e place. C'était un miracle quelque part".
"Dans l'insoutenable, il y a une question de temps, poursuit celui que l'on surnomme 'le Roi Jean'. Là, ça a duré beaucoup plus d'un mois, donc c'était très difficile à porter, à supporter. On essaye d'y arriver quand même, et c'est pour ça que l'arrivée de ce dernier Vendée Globe était pour moi un moment hyper important (...) On avait un ancien bateau, on était face à une meute de nouveaux bateaux, et au final... C'était improbable".
Celui qui repart toujours en mer avec à l'esprit l'idée de résoudre un problème s'il y en a un mais sans penser à la mort, est désormais tourné vers le prochain Vendée Globe, qui s'élancera en 2024. Mais cette fois, il veut "faire quelque chose de nouveau". "On veut faire un nouveau projet plus accessible, plus simple, différent, qui va redonner peut-être l'envie", annonce-t-il, sans oublier de citer Johnny Hallyday.
Enfin, ce "perfectionniste et insatisfait" selon ses mots, avoue ne pas être vraiment intéressé par la politique. Il constate toutefois que "des catastrophes naturelles assez exceptionnelles. C'est sûr qu'il faut s'en préoccuper". Et s'il était président, son programme politique commencerait par "Yes, We Cam !", le nom de son bateau. "Et derrière on va reprendre les valeurs de la République, liberté, égalité, fraternité, et on va développer".
Manque-t-il lui-même de liberté ? "Il faut faire attention, répond-il. Il y a beaucoup plus d'interdictions qu'il y en avait par le passé". Il se sent moins libre, "notamment dans la Manche, dans toutes les zones de trafic maritime. Tout ça est de plus en plus réglementé. C'est certainement un bien mais c'est aussi une atteinte à la liberté".
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte