Le grand public a tendance à l'oublier après des dernières prestations décevantes, mais le plus grand palmarès français de ces 10 dernières années sur le Tour de France, revient bien à Romain Bardet. Il est le dernier Français à être monté sur le podium, c'était en 2017 (3e) ou encore en 2016 (2e). Il est aussi le dernier tricolore à avoir ramené un maillot distinctif sur les Champs Élysées, en l'occurence le maillot à poids de meilleur grimpeur il y a trois ans.
Pourtant, il est vrai, les dernières éditions de la Grande Boucle s'enchaînent et se ressemblent pour Romain Bardet, 6e en 2018, 15e en 2019 et contraint à l'abandon en 2020. Pour mettre fin à cette spirale négative qui le gangrenait sur le Tour, l'Auvergnat avait donc décidé de se consacrer au Giro l'an dernier, signant une 7e place au général.
Cette année encore, Bardet avait choisi de prioriser le Tour d'Italie, on ne pensait donc pas le voir de ci-tôt arpenter les routes de l'hexagone. C'était sans compter sur le scénario inattendu qu'il a connu lors de ce Giro 2022.
Émancipé dans son rôle de leader de l'équipe DSM, qu'il a rejoint en 2021 après 8 ans de loyaux services à AG2R La Mondiale, le Français avait clairement fait du Giro sa priorité. Cette année, alors qu'il occupait la quatrième place du classement général, à 14 secondes du maillot rose espagnol Juan Pedro Lopez, le Français a été contraint à l'abandon dans la 13e étape, pour des problèmes d'estomac.
Un nouvel épisode frustrant quand on voit comment il tenait tête aux cadors, Hindley, Carapaz ou Landa en montagne. Point positif pour les fans français, ce demi-Giro disputé n'a pas trop puisé dans ses réserves et lui permet donc de disputer son 9e Tour de France. Selon notre baromètre Odoxa, 60% des amateurs de cyclisme souhaitent qu'il se concentre sur le général. Mais est-ce son objectif ?
Sur le papier, avec ce qu'il a montré sur les routes transalpines, on se dit que Bardet peut jouer les trouble-fêtes au général. Mais quand on voit l'équipe alignée par la DSM, on relègue vite cette idée au rang d'utopie. En effet, l'équipe néerlandaise a décidé d'aligner beaucoup de novices, qui n'ont pour la plupart jamais disputé le Tour. Romain Bardet en sera bien le leader, mais on l'imagine un peu esseulé. Une partie du travail de l'équipe devrait aussi être consacrée au sprint, autour de l'Allemand John Degenkolb.
"Notre objectif principal pour les trois semaines est d'aller chercher des résultats dans les étapes", a déclaré l'entraîneur Matt Winston. Une stratégie confirmée par Romain Bardet lui-même sur La Chaîne l'Équipe : "J'ai envie de courir chaque étape comme si c'était une classique. Je ne vais pas me relever, mais je ne serai pas obnubilé par le classement général, comme sur le Giro. Je ne sais pas trop à quoi m'attendre. Ça va être la guerre". Bardet en jaune sur les Champs, ce n'est sûrement pas pour tout de suite, mais le temps d'un instant, pourquoi pas.
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