Alors que nager dans la Seine doit devenir une réalité lors des Jeux Olympiques de Paris 2024, un premier raté a eu lieu en août 2023. Une épreuve de Coupe du monde de natation en eau libre a été annulée par les organisateurs en raison d'une pollution trop importante du fleuve. La qualité de l'eau était en dessous des normes acceptables.
Pourtant, depuis 2017 certains nageurs bravent régulièrement l'interdiction de baignade (il est interdit de se baigner dans la Seine depuis 1923). Ils s’appellent les Ourcq Polaires, en référence au canal de l’Ourcq, dans où ils ont commencé à piquer une tête.
Ces nageurs franciliens se donnent rendez-vous depuis les réseaux sociaux. Sur l'une des péniches amarrées près de l'île Saint-Denis, une petite dizaine de nageurs en slip de bain se rejoignent pour se mettre à l'eau au milieu des autres bateaux. Josué, qui encadre cette activité peu commune, gonfle une bouée orange pour être vu par les navires. "Ça reste de la nage en eau libre, il ne faut pas dire que ça n'est pas sans danger, mais on fait le maximum pour que ça ne soit pas dangereux", souligne-t-il.
Pourtant, leur passe-temps est proscrit pour des raisons sanitaires, puisque l'eau de la Seine est polluée. "Notre activité n'est pas très autorisée, mais on est conscients, en tant qu'adultes responsables, de prendre des précautions pour le faire le plus en sécurité possible", concède Josué. Paquet de chips, bouteilles d'eau et de nombreux déchets flottent au milieu des péniches, sans que cela ne fasse reculer les Ourcq Polaires.
"J'ai le sentiment qu'il peut y avoir des choses en surface. Quand il pleut énormément, on ne va pas se baigner tout de suite. C'est le ruissellement des bords qui pose problème. Les bords sont certainement plus sales que la surface de l'eau a priori et ça pollue davantage", affirme le baigneur. L'année dernière, Josué a fait analyser l'eau de la Seine dans laquelle il se baigne. Elle était alors considérée comme étant "baignable", selon lui, ce qui leur a permis d'être rassuré.
Au-delà des questions sanitaires, l'eau de la Seine reste froide et peu attrayante pour ces sportifs. Pour Sandrine, qui a réalisé son tout premier plongeon dans le fleuve parisien, il s'agissait de surtout de "tester la baignade". "Elle devrait être accessible en 2025 et puis l'année prochaine, il y a les Jeux Olympiques. Donc ça permet un peu de tester avant que les meilleurs nageurs nagent dedans", ajoute-t-elle.
"C'est ma petite sortie aquatique en eau libre de la semaine. Je me fais plaisir", affirme Guillaume, un ingénieur en informatique qui a fait de cette escapade son échappatoire. Il reconnaît rencontrer souvent des déchets, sans pour autant être inquiet ou répugné. "Je n'ai pas eu de souci jusqu'à maintenant. Après, il y a tout ce qui est contamination des eaux par les urines des rongeurs. J'ai vu ça avec mon docteur et j'ai fait des vaccins", précise-t-il.
Parmi les risques, selon l'infectiologue Benjamin Davido, la leptospirose peut être transmise par les surmulots. "C'est une maladie qui peut tout à fait se transmettre à la fois par voie respiratoire, mais également si on ne met pas de combinaison, par la peau", affirme le médecin.
Se baigner dans la Seine sans protection pourrait donc comporter des risques, même pour des personnes en bonne santé. "Ça peut conduire à une forme grave d'une maladie bactérienne et à des hospitalisations", précise l'infectiologue. Paris devra donc veiller à ce que son fleuve soit suffisamment sain avant d'accueillir les nageurs olympiques.
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