Les eaux aux nuances vertes de la Seine donnent peu envie aujourd'hui d'aller s'y baigner. Et si les cygnes ne font pas les difficiles, eux, on a tout de même peu envie de les rejoindre. C'est pourtant l'objectif annoncé par Anne Hidalgo il y a quelques années, lorsque Paris a été sélectionnée pour accueillir les Jeux Olympique de 2024.
S'il y a, dans l'eau, une pollution invisible constituée par les bactéries, la majeure partie de la pollution aquatique est composée de déchets bien visibles, et souvent encombrants. Feuillages, branches, carcasse de vélo, ferrailles en tous genres, balles de tennis, citrons, sacs plastiques, ampoules dans leur carton d'emballage et même une à deux fois par an des cadavres, voilà le quotidien des matelots du Bélénos.
Vingt mètres de long sur cinq de large, le catamaran, équipé d'un tapis roulant immergé à 40 centimètres de profondeur, récupère les déchets qui prolifèrent dans les eaux de la Seine. Le bateau datant de 1980 longe les berges sur près de 66 km et traverse pas moins de 17 communes des Hauts-de-Seine. Il est équipé d'une grue qui permet de remonter les objets les plus encombrants, mais leur taille dépasse quelques fois ses capacités. C'est le cas des troncs d'arbres entiers qu'il faut alors découper à la tronçonneuse avant de les remonter morceau par morceau.
Il y a une amélioration de la qualité, c'est plus propre, on a même la biodiversité qui revient.
Rémi Delorme, capitaine du Bélénos
"Les machines, elles dégustent. Et nous aussi", déclare Rémi Delorme capitaine du navire. C'est effectivement un travail physique qui peut devenir usant pour les marins. Les objets sont lourds et peuvent être dangereux. Parmi les désagréments, on trouve aussi la répétition, la sensation que les matelots n'en viendront jamais à bout. "Des fois on passe trois-quatre jours à nettoyer une zone, on revient la semaine d'après, c'est à nouveau dégueulasse. C'est sans fin", soupire le capitaine. La faute aux poubelles peu nombreuses sur les berges, mais aussi à l'incivilité de certains promeneurs qui laissent leurs déchets sur place. Avec le vent, ils finissent à coup sûr dans l'eau.
Tout n'est cependant pas négatifs, car en plus de dix ans aux commandes, Rémi Delorme a vu la situation s'améliorer. En 2015, entre 250 et 350 tonnes de déchets divers étaient récupérées dans les eaux troubles du fleuve, selon le département des Hauts-de-Seine. En 2020, le Bélénos n'a récupéré "que" 190 tonnes. Il en va de même pour le recyclage puisqu'il y a huit ans seulement, 35% des déchets étaient recyclés tandis qu'aujourd'hui, on atteint 88% et que 100% des déchets verts sont compostés.
Ces progrès sont encourageants. "Il y a une amélioration de la qualité, c'est plus propre, on a même la biodiversité qui revient", confirme M. Delorme qui se réjouit d'apercevoir à nouveau des ragondins ainsi que des hérons cendrés.
C'est un métier passion pour ces marins du fleuve sans qui les eaux de la Seine seraient plus troubles encore. Le département des Hauts-de-Seine où officie le Bélénos se trouve en amont de Paris. Les matelots contribuent ainsi activement à la qualité des eaux parisienne. Tous les déchets qu'ils ramassent, sont donc ceux que nous ne retrouverons, flottant paisiblement entre l'Île de la Cité et Saint-Louis.
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