Depuis la double médaille d'or de Laura Flessel aux Jeux olympiques d'Atlanta, c'est devenu une habitude pour les escrimeurs antillais de truster les podiums. En 2004, lors des Jeux d'Athènes les frères Jeannet offraient à la Martinique leurs premières médailles.
En 2008, la fratrie revient aux Jeux de Pékin et, accompagnés du guyanais Ulrich Robeiri, remporte à nouveau une médaille d'or. Alors que les Antilles et la Guyane représentent moins de 2% des licenciés, sur 20 ans ils ont contribué à la moitié des médailles françaises en escrime.
Une anomalie statistique qui, ces dernières années, peut s'expliquer évidemment par la victoire de Laura Flessel, qui a servi de modèle à des générations de champions. Mais une autre piste d'explication peut se trouver dans le passé des Antilles et de la Guyane avec la traite négrière. En effet, le lien entre les Antilles et l'escrime remonte à plusieurs siècles.
En 1685, le royaume de France met en place le code noir, un ensemble de règles permettant le commerce et l'exploitation des esclaves noirs. Celui-ci indiquait que les personnes esclavisées ne pouvaient détenir d'arme. Cette mesure servait principalement à éviter les révoltes.
Pourtant, cela n'a pas empêché les personnes réduites en esclavage de développer des sports de combat pour se défendre, comme la capoeira au Brésil ou le mayolè en Guadeloupe. Ce dernier, moins connu du grand public, consiste à faire s'affronter deux combattants en duel, munis chacun d'un long bâton.
À l'époque, extrêmement violent, cet art martial a suivi le même chemin que le capoeira en devenant progressivement une danse. Même s'il est de moins en moins pratiqué, le mayolè fait partie du patrimoine culturel des Antilles. Par ailleurs, une figure majeure du combat à l'épée de l'époque a été complètement oubliée en Hexagone : Joseph Bologne de Saint-George.
Né d'un colon et d'une esclave, en Guadeloupe en 1745, il était connu comme le meilleur escrimeur de Paris. À tel point que de nombreux maîtres d’armes du XIXe et du XXe siècle, auteurs de traités ou de livres sur l'histoire de l'escrime le cite comme référence.
Cette figure perdue de l'escrime passionne particulièrement Enzo Lefort, médaillé de bronze au fleuret par équipe aux Jeux olympiques de Paris. Depuis plusieurs années, il travaille sur un documentaire explorant les liens entre sa discipline de cœur et les Antilles. Dès la rentrée, il commencera à tourner en Guadeloupe, malheureusement pour l'instant aucune date de diffusion n'a été annoncée.
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