Le "roi Léon" écrit sa légende. Après son sacre au 200 mètres quatre nages vendredi 2 août, le Toulousain de 22 ans est devenu le premier Français à décrocher quatre médailles d'or au cours des mêmes Jeux Olympiques.
Stratosphérique, phénoménal, bluffant... Les superlatifs manquent désormais pour parler de cette performance incroyable. D'autant, que Léon Marchand a réalisé un autre pari complètement dingue : le doublé 200 mètres papillon, 200 mètres brasse la même journée, qu'aucun autre nageur n'a jamais osé avant lui.
Léon Marchand est comme Obélix, il est tombé dans la marmite quand il était petit. C'est le fils de deux anciens nageurs, Céline Bonnet, qui a disputé les Jeux olympiques de Barcelone en 1992, et de Xavier Marchand, vice-champion du monde 1998 du 200 mètres quatre nages.
Son oncle, le grand frère de Xavier, Christophe, a lui participé au Jeux de Séoul en 1998 et à Barcelone en 1992 avec sa maman. Au départ, pourtant, Léon n'aime pas trop l'eau. Il la trouve trop froide à la piscine Alfred Nakache, où ses parents l'emmenaient à Toulouse dès l'âge de 3 ans.
Les Dauphins du TOEC, c'est son club, celui où il a tout appris avec son entraîneur Nicolas Castel. À l'époque, il n'a rien d'un prodige. C'est un gamin lambda qui est là pour s'amuser avec ses copains.
Sa croissance est tardive et il ne fait pas partie des meilleurs. Mais le garçon a deux qualités, la flottaison de sa mère, haute et légère sur l'eau, et la hargne de son père et de son oncle qui ne lâchait rien.
Le tournant se fait quand il est en seconde, il intègre le pôle espoir de Toulouse. De simple récréation, la natation devient alors un projet professionnel. Céline Bonnet et Xavier Marchand ont bien essayé de dissuader leur progéniture de suivre leurs traces en vain.
À 16 ans, Léon devient le plus jeune champion de France sur 200 mètres papillon. Le Covid freine sa progression et aurait pu mettre un terme à sa carrière.
C'est une période que Léon Marchand a mal vécue, mais dont il a su se sortir grâce au travail qu'il a fait avec son préparateur mental Thomas Sammut.
En 2021, il décroche d'ailleurs son billet pour les Jeux de Tokyo où il termine 6e du 400 mètres 4 nages. Ambitieux, les Jeux de Paris en ligne de mire, il décide alors de s'exiler aux États-Unis, à Phoenix, pour s'entraîner avec Bob Bowman, le mentor de Michael Phelps, la légende de la natation, aux 23 titres olympiques. C'est avec lui, qu'il perfectionne ses fameuses coulées.
Là-bas, il continue également ses études en informatique à l'université, un équilibre pour lui. Même si les entraînements sont exigeants, la concurrence rude, Léon Marchand s'y épanouit.
Ces deux dernières années, il a explosé, remporté 5 titres mondiaux et effacé des tablettes Michael Phelps en établissant l'an passé un nouveau record du monde sur 400 mètres quatre nages au championnat du monde de Fukuoka (Japon).
Désormais la "Léon Marchand mania" a gagné la France, obligeant parfois d'interrompre les autres épreuves des Jeux pour que les spectateurs applaudissent les exploits du nageur.
Le Toulousain marche de plus en plus dans les pas de Michael Phelps, qui est devenu son premier supporter. On a vu l'Américain complètement euphorique dans les gradins de la piscine de la Défense Arena. Jusqu'où ira Léon Marchand ? Nul ne le sait.
Après son extraordinaire moisson de médailles d’or en individuel, Léon Marchand a encore faim. Il va tenter de s'imposer dans les relais. Léon est déjà la star des Jeux olympiques de Paris.
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