Grande-Synthe : les futurs champions de breakdance préparent les JO
REPORTAGE - Mathéo, Martin et les autres danseurs enchaînent les figures acrobatiques sur le parquet du gymnase, avec la médaille d'or olympique dans un coin de la tête.

Le breakdance, danse urbaine née aux États-Unis, fait partie des nouveaux sports inscrits aux Jeux Olympiques de Paris 2024. À Grande-Synthe, dans le Pas-de-Calais, cette discipline compte de nombreux adeptes chez les jeunes des quartiers. Ces talents se retrouvent régulièrement au gymnase du quartier du Moulin pour suivre les cours de l'école de danses urbaines "Blacklist".
Parmi eux, deux jeunes champions enchaînent les figures sur le parquet. Martin Lejeune d'abord qui, à 18 ans, fait du breakdance "depuis presque dix ans, grâce à un pote qui en faisait dans la cour de récréation en primaire". Pour lui, "c'est un art et un sport en même temps". Ce "bboy" vise désormais Paris 2024 après avoir remporté une médaille d'argent aux JO de la Jeunesse en 2018. Puis, il y a aussi Mathéo Dubar, qui résume : "le breakdance c'est beau à voir, c'est ma vie".
"Grande-Synthe est une terre de hip-hop et de cultures urbaines depuis des dizaines d'années. Il y a toujours eu des talents, potentiellement médaillables", explique Abdel Mustapha, danseur et entraîneur-coordinateur de l'Équipe de France. Le coach est lui-même admiratif devant les prouesses de ces jeunes danseurs.
De plus en plus de jeunes intéressés par la discipline
Malgré le contexte sanitaire très perturbant, les inscriptions ont grimpé en flèche cette année à "Blacklist", association qui propose des cours de breakdance dès 4 ans. Une augmentation due à "l'annonce de l'entrée du breakdance aux JO" selon Amina Amroussi, présidente de l'association.
Sur la piste, de jeunes danseurs, breakers, garçons ou filles essayent d’imiter les plus grands. "Si on continue à persévérer, peut-être qu'un jour on pourra faire comme eux", confie l'un d'entre eux. Popularisée dans les années 80 à la télé, cette culture hip-hop est aussi un vrai vecteur d’intégration dans ces quartiers selon Abdel Mustapha : "Avant, j'étais une personne qui ne parlait pas beaucoup, mais le break m'a permis de m'exprimer au-delà de l'expression corporelle".