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Lisa Barbelin, le 30 juillet 2024
Crédit : Punit PARANJPE / AFP
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Trois mois après la fin des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, les athlètes ont le blues. Dernier exemple date : Léon Marchand. Le quintuple médaillé olympique a décidé de renoncer au Mondiaux en petit bassin qui sont prévus du 10 au 15 décembre prochain à Budapest, en Hongrie. Il se dit épuisé et ce n'est pas un cas isolé.
Dépression, seul, triste, malheureux, vertigineux, abandonné. Les mots sont forts, parfois violents. Ces mots, ce sont ceux d'une centaine d'athlètes olympiques et paralympiques qui ont donné leur état d'esprit aux Étoiles du sport à Tignes. Force est de constater que le retour à la vie post-Jeux est complexe.
"C'est une sensation très étrange, comme si on en avait rêvé pendant des années et ça y est, le rêve est fini", explique Lisa Barbelin, médaillée de bronze au tir à l'arc. Elle ne cache pas que depuis la fin de Jeux, il y a comme une sensation de vide. "Comme si je n'étais plus personne. C'est bizarre comme sensation. Il y avait beaucoup de sollicitations mais en même temps, je ne savais plus qui j'étais parce que je n'avais plus de but, parce que j'avais réalisé le rêve de ma vie qui était de remporter une médaille aux Jeux de Paris", confie-t-elle.
Un discours que comprend et partage la judoka Amandine Buchard, championne olympique avec l'équipe mixte et médaillée de bronze individuelle. "On est heureux sur le moment, le temps que les médias ont fait vivre ça et les sponsors. Et après, quand tout s'arrête, on est redevenu une personne lambda, ça ne va pas faire que je n'aurai plus besoin de travailler. Il y a plein de choses qui font qu'on s'était fait tout un truc des Jeux olympiques. Et au final, c'est tellement éphémère que la chute, elle est violente", indique-t-elle.
Comment peut-on les aider à surmonter cette épreuve ? "Ça fait penser un peu au baby blues. On a eu ce qu'on voulait, mais on a presque envie de prolonger cette vague, de surfer jusqu'au bout. Maintenant, il y a un moment où il y a le principe de réalité qui intervient, où limite, il faudra faire le deuil", répond le docteur en psychologie Makis Chamalidis qui accompagne l'équipe de France de volley-ball ou encore l'AS Monaco en football.
C'est ce qui n'est finalement pas facile pour tous ces athlètes parce qu'il y a aussi le poids de l'entourage comme le raconte Lisa Barbelin : "Quand on vient de finir les Jeux, notre famille ne comprend pas. Et du coup, comment dire aux gens que tu aimes le plus au monde, qu'est-ce que je fais maintenant ? Qu'est-ce que je suis maintenant ? Alors que eux, ce n'est pas aussi grand dans leur tête".
Face à tous ces questionnements, il est important d'avoir un entourage sportif fort et surtout un coach mental, encore faut-il faire appel à la bonne personne.
"Il y a un débrief à faire dans les deux cas, qu'on a réussi ou qu'on a échoué. Se confronter aussi aux images, certains athlètes nous disent qu'ils ont du mal à regarder les images de leur exploit ou de leur échec. Il y a des athlètes qui n'ont même pas fait le débrief des Jeux, donc tant que ce n'est pas fait, c'est difficile de repartir", explique Makis Chamalidis.
Le blues post-JO peut également venir d'autres désillusions, financières notamment. 95% des sponsors d'Amandine Buchard s'arrêteront au 31 décembre. Autant dire que la baisse annoncée du budget des sports n'est pas faite pour les aider à remonter la pente et à les rassurer sur leur avenir.
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