JO Paris 2024 : Lisa Barbelin, Charles Noakes, Aurélien Quinion... Quel avenir financier pour les athlètes ?

Tous ne s'appellent pas Léon Marchand, Teddy Riner ou Antoine Dupont. Aurélien Quinion par exemple, le marcheur qui était devenu papa la nuit qui a précédé son 20km. Il avait juste dormi 30 minutes et réussi quand même à terminer à la neuvième place. Pour préparer les JO, Aurélien avait bénéficié du soutien de quelques partenaires, mais il ne sait pas si ces derniers seront prolongés après 2024. Alors en parallèle, depuis des années, il travaille pour les espaces verts de Sannois et Saint-Gratien.

"La réalité, c'est que d'une année sur l'autre, si on performe un peu moins bien, on peut tout perdre. Et moi, j'ai choisi cette stabilité d'avoir ce travail-là qui, au final, tant que tu remplis les missions qu'on te donne et que tu le fais bien, on te garde. Et la pression de 'Est-ce que tu es champion ? Est-ce que tu ne l'es plus ?', ça, tu ne l'as pas en tant qu'employé", explique-t-il.

Des athlètes avec un double projet

Les athlètes ont d'ailleurs un double projet. Certains comme Aurélien Quinion travaillent, d'autres poursuivent leurs études. À 24 ans, Lisa Barbelin, médaillée de bronze au tir à l'arc, continue ses études de chimie et ne se fait pas d'illusions. "Oui, c'est vrai, je suis médaillée, mais on est 65 et 75, paralympiques et olympiques, donc je suis une goutte d'eau dans un océan", relativise-t-elle.

Sous contrat avec l'armée, Lisa Barbelin a également d'autres partenaires mais elle n'est pas totalement sereine quant à l'avenir. "Il y a beaucoup de mes contrats qui arrivent à terme en 2024. Donc c'est le moment où il faut essayer de voir si les entreprises sont encore partantes parce que ce n'est pas possible sans sponsor, sans partenaire, d'arriver à une prépa olympique jusqu'au bout", explique-t-elle. 

Entre 40.000 et 60.000 euros par an pour financer une préparation

Pour s'entraîner sereinement, pour pouvoir payer un staff comme un psy, un préparateur physique, des stages et certains déplacements, beaucoup d'athlètes expliquent qu'il faut entre 40.000 et 60.000 euros par an. Dans des sports olympiques ou paralympiques qui n'ont pas pignon sur rue, c'est souvent très compliqué. 

Alors si l'avenir de Charles Noakes, le champion paralympique de badminton, semble s'éclaircir grâce à sa médaille d'or à Paris, il a été approché par une société d'assurance et une grande entreprise de produits laitiers, il n'oublie pas que cela a été un chemin de croix par le passé. 

"Moi, quand j'ai commencé, mon premier sponsor, c'était mes parents. Et à un moment donné, ils ne pouvaient pas suivre. Donc, il fallait que je fasse une opération crowdfunding [financement participatif, ndlr] pour justement récupérer des fonds pour financer 2-3 tournois. Ce qui me permet de gagner des points et ce qui m'a permis d'avoir une meilleure visibilité, d'attirer les regards, d'attirer des entreprises", indique-t-il.

Beaucoup d'entreprises ont agi par opportunisme, pour avoir une visibilité pendant les JO. Si ce n'est que pour continuer à briller sur les terrains de sport, les athlètes ne pourront pas le faire sans les aides et la fidélité de ces entreprises mais des clubs également. 

Une athlète qui n'a pas remporté de médailles aux Jeux a été tout simplement virée de son club, elle l'a appris en arrivant pour s'entraîner. Il ne faut pas également oublier le support de l'État dont le budget des sports pourrait être amputé de 200 millions d'euros. 

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