Le casse-tête commence. Plus de 24 heures après la victoire du groupe ukrainien Kalush Orchestra à la 66ᵉ édition du Concours Eurovision de la chanson, la question est sur toutes les lèvres. Le pays pourra-t-il vraiment accueillir la prochaine édition de l'événement regardé chaque année par plusieurs centaines de millions de téléspectateurs à travers le monde ?
En guerre depuis le 24 février dernier, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été on ne peut plus clair. "L'an prochain, l'Ukraine accueillera l'Eurovision. Nous ferons de notre mieux pour accueillir un jour les participants et les invités dans la ville ukrainienne de Marioupol. Libre, en paix et reconstruire", a-t-il déclaré dimanche 15 mai dans la nuit. Pour autant, cette déclaration ressemble plutôt à un message adressé à ses compatriotes, pour leur dire de ne pas baisser les bras et de continuer le combat contre les troupes russes.
L'engouement du chef d'État ukrainien est nuancé par Stéphane Bern, commentateur français du concours. "La victoire de l’Ukraine est un message fort envoyé aux troupes russes et à Vladimir Poutine, mais il y a là, aussi, de la pensée positive. Concrètement, organiser l’Eurovision, c’est un an de travail, et on voit mal comment, décemment, aujourd’hui, quand des millions de personnes ont dû fuir leur pays, on pourrait lui demander d’organiser ce concours", a-t-il expliqué à nos confrères du Parisien.
Dans le même temps, rien n'oblige "contractuellement" le pays à accueillir l'ensemble des délégations européennes en 2023. En effet, dans le règlement du concours aucun n'article n'impose à la nation victorieuse d'organiser l'édition suivante. Dans les faits, peu de pays ont décidé de refuser. Mais ce fut le cas en 1960, 1963, 1972 ou 1974 par exemple. Souvent, l'argument financier était celui invoqué.
Qui prendrait le relai ? La pratique veut qu'il s'agisse d'un pays figurant parmi les plus importants contributeurs au budget de la structure organisatrice du concours, l'Union européenne de radiotélévision (UER) : la France, l'Italie, l'Espagne, l'Allemagne et le Royaume-Uni. En même temps, en accord avec l'Ukraine, toute autre nation pourrait venir pallier l'incapacité - pour l'heure évidente - du pays de prendre en charge un tel événement au rayonnement international.
Mais il est peu probable que France Télévisions ne prenne la place de l'Ukraine. En effet, le coût d'un tel événement se compte en dizaines de millions d'euros. Or, la France a organisé le dernier Eurovision junior, moins cher à produire, mais qui représente un coût conséquent.
Pour l'heure, l'UER ne s'est pas prononcée sur la faisabilité ou non de la 67ᵉ édition de l'Eurovision. Des discussions ont été lancées avec la télévision publique ukrainienne en ce sens.
Si jamais le pays renonçait pour des raisons financières, nul doute que la communauté internationale mettrait la main à la poche pour le "symbole" de l'organisation d'un concours international dans un pays attaqué par la Russie, anciennement membre du concours.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte