"La mort résout tous les problèmes. Plus d'hommes, plus de problèmes". Staline a été l'homme fort de l'URSS pendant 30 ans. Il a mis en place une dictature qui a fait des millions de morts. Paranoïaque, au stade le plus critique, ce tyran a vu des complots partout. Il a purgé à tout va, y compris dans son propre parti et parmi ses propres amis. Il a multiplié les procès contre ses ennemis et envoyé un peu tout le monde au goulag, en un claquement de doigts.
Pourtant, après la révolution russe et la prise du pouvoir par les Bolcheviques, personne n'aurait imaginé que ce moujik à grosse moustache, brutal et mal dégrossi, puisse devenir un jour l'un des hommes les plus puissants et les plus redoutés de la planète.
Incapable de s'exprimer en public, inculte, Staline est discret et joue même les seconds couteaux. Mais dans l'ombre de son mentor Lénine, il va peu à peu gravir les échelons du parti communiste avant d'en devenir le chef suprême, tyrannique et mégalomane.
Le plus fou c'est que le bourreau des Soviétiques a été très populaire, car il a fait partie des vainqueurs de la Seconde Guerre Mondiale et de ceux qui peuvent affirmer qu'ils ont contribué à vaincre Hitler. Mais tandis que certains l'adulent et l'honorent du surnom de "petit père des peuples", Staline va continuer à faire régner la terreur jusqu'à son dernier souffle.
Iossif Vissarionovitch Djougachvili est né en au fin fond de l'Empire russe, au cœur de la chaîne du Caucase en Géorgie. Celui que sa mère aurait bien aimé voir devenir prêtre orthodoxe mais qui préfère la politique à la religion, entre au parti ouvrier social-démocrate. Un mouvement marxiste révolutionnaire.
Pendant des années, Staline milite dans la clandestinité et enchaîne les déportations en Sibérie, d'où il parvient à chaque fois à s'échapper. Il est l'un des chouchous de Lénine qui dirige la faction bolchevique, la branche la plus révolutionnaire du parti ouvrier social-démocrate. Mais à part sa participation à la création du journal La Pravda, où il va utiliser pour la première fois le pseudonyme de Staline, qui signifie en russe "l'homme d'acier", il est plutôt discret, y compris lors des révolutions de qui voient le départ du tsar Nicolas II et la prise du pouvoir par les Bolcheviques.
À la mort de Lénine, Staline n'a pas l'intention de laisser passer son tour. Il détruit le testament où Lénine dit du mal de lui et, avec sa clique de fidèles, Staline écarte petit à petit l'entourage de Trotski au sein du parti, aidé par la police politique, la Tchéka, avec laquelle il a de très bonnes relations.
Certains cadres proches de Trotski sont d'ailleurs exilés à l'étranger ou dans des régions éloignées de l'URSS. D'autres sont démis de leur fonction. Et au bout de cinq ans, Trotski lui-même est évincé à son tour. Staline le fera d'ailleurs assassiner au Mexique quelques années plus tard.
Après des années à avoir été un obscur militant de second plan brutal, Staline est enfin parvenu à ses fins. À l'âge de 50 ans, il est devenu le maître absolu de l'Union soviétique. Et celui que l'on appelle désormais "le guide" a du pain sur la planche car l'URSS est ruinée par des années de guerre.
L'industrie et l'agriculture sont presque à l'arrêt et les soviétiques ont faim. Sur le plan international, les pays qui ont reconnu l'Union soviétique se comptent sur les doigts d'une main. Alors Staline se fixe comme objectif numéro un d'industrialiser l'Union soviétique à un rythme effréné.
À propos de l'agriculture, terminée la propriété privée. Toutes les terres appartiennent désormais à l'État et des fermes collectives, appelées des kolkhozes, sont créées un peu partout sur les territoires de l'Union soviétique. Mais si l'URSS devient la première puissance industrielle mondiale, les décisions de Staline, elles, en matière agricole, sont un véritable désastre.
Lorsqu'une république socialiste soviétique ne fournit pas assez de céréales à son goût, avec l'armée, il orchestre, il organise une véritable famine pour décimer le peuple. Une terrible famine va d'ailleurs faire environ des millions de morts, notamment en Ukraine. Elle est connue là-bas sous le nom d'"Holodomor", "meurtre par la faim".
Pendant cet hiver 1932-1933 en Ukraine, de très nombreux cas de cannibalisme ont été observés, notés, documentés historiquement. Cette famine a été orchestrée par Joseph Staline pour punir les Ukrainiens qui ne remplissaient pas suffisamment les quotas agricoles qui leur avaient été imposés par le parti communiste depuis Moscou.
Les riches paysans, eux, sont envoyés en prison ou déportés en Sibérie dans les camps de travail, les fameux goulags. Ces paysans que l'on appelle les "Koulak" sont des millions à avoir été tués ou déportés pour avoir dit non à la collectivisation forcée. Cette chasse aux paysans n'est que le début d'un long règne de terreur. L'avortement est interdit et le délit d'homosexualité est rétabli.
Au total, les trois quarts des membres du Parti communiste et officiers de l'armée soviétique, de l'armée rouge, sont torturés, puis exécutés. Leurs épouses, leurs enfants sont, eux, déportés au goulag. La grande terreur s'étend à toute la société soviétique et personne n'est épargné. Membres du clergé, intellectuels, minorités, vagabonds. Staline signe des centaines de listes de condamnations à mort collective.
Au total, un million et demi de personnes sont arrêtées et la moitié sont fusillées. L'entourage de Joseph Staline lui-même est victime de sa cruauté.
Le culte de la personnalité est à son comble et Staline est de plus en plus parano et il a peur d'être assassiné. Il sort peu de sa "datcha" située près de Moscou et ultra-sécurisée avec chambres toutes gardées par une porte blindée. Bien sûr, il fait goûter tous ses repas par crainte d'être empoisonné. Staline n'a confiance qu'en un cercle restreint de personnes.
Plus de 20 millions d'individus sont passés par les prisons, les goulags, au cours de la cinquantaine de campagnes de déportations ordonnées. La déstalinisation se met en place et se concrétise notamment par le retrait du cercueil de Staline du mausolée de Lénine.
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