Dans une France occupée, où les partis politiques n'existaient plus, où les libertés étaient réduites, Pétain a autorisé aussi la création de la Milice. Cette Milice a assassiné des résistants et traqué des juifs. L'homme providentiel de 1940 est devenu un traître.
Le 24 octobre 1940, le petit village de Montoire-sur-le-Loir, près de Tours, dans le Loir-et-Cher, est en zone nord, occupée par les Allemands. Les soldats de la Wehrmacht sont comme chez eux. Une rencontre importante est attendue. Les soldats allemands sont au garde-à-vous quand une voiture noire arrive.
Un homme ouvre la portière : le Maréchal Pétain, 84 ans, chef de l'État français depuis 4 mois, descend de la limousine, suivi par son vice-président du Conseil des ministres, Pierre Laval, homme de gauche, ancien pacifiste et ancien socialiste. Le Maréchal Pétain porte un par-dessus sur son uniforme de Maréchal et son traditionnel képi est vissé sur sa tête qui cache ses cheveux blancs. Il est accueilli par des gradés allemands et marche quelques pas jusqu'au quai de la petite gare de Montoire-sur-Loir où l'attend le chancelier allemand Hitler, descendu quelques minutes plus tôt de son train privé venu des Pyrénées.
Hitler a rencontré la veille le caudillo Francisco Franco, qui lui a annoncé qu'il ne mènerait pas la guerre aux côtés de l'armée allemande. Pétain et Hitler ne s'apprécient pas. D'ailleurs, le Maréchal Pétain méprise un peu celui qui n'était que caporal pendant la première guerre mondiale et qui était un peu planqué dans les tranchées allemandes. Mais les deux hommes se serrent la main, échangent quelques mots sous le regard de l'interprète du Führer et de son ministre des Affaires étrangères.
Une collaboration a été envisagée entre nos deux pays. J'en ai accepté le principe.
Le Maréchal Pétain
Il y a des crépitements car les photographes sont venus immortaliser cette poignée de main. Puis, la discussion se poursuit à l'intérieur du wagon d'Hitler, autour d'une table. Il n'y a pas de compte rendu, mais il est question, notamment, on le sait, d'un traité de paix entre l'Allemagne et la France et d'une alliance militaire contre l'Angleterre. Quelques jours après cette rencontre avec Hitler, Pétain revient à la radio sur cette entrevue et appelle à la collaboration avec l'Allemagne nazie.
"C'est librement que je me suis rendu à l'invitation du Führer. Je n'ai subi de sa part aucun diktat, aucune pression. Une collaboration a été envisagée entre nos deux pays. J'en ai accepté le principe. Les modalités en seront discutées ultérieurement. A tous ceux qui attendent aujourd'hui le salut de la France, je tiens à dire que ce salut est d'abord entre nos mains. à tous ceux que de nobles scrupules tiendraient éloignés de notre pensée. Je tiens à dire que le premier devoir de tout Français est d'avoir confiance", déclare-t-il.
Cette poignée de main avec le Führer est devenue la preuve irréfutable que le Maréchal, celui qui se présente comme le sauveur de la France, le redresseur de la nation depuis l'armistice de juin 1940, a engagé le pays dans un déshonorant pacte avec le diable.
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