Saddam Hussein : qui était ce dictateur irakien surnommé "le boucher de Bagdad" ?
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Saddam Hussein : qui était ce dictateur irakien surnommé "le boucher de Bagdad" ?
PODCAST - Saddam Hussein a été l'un des dictateurs les plus redoutés de la fin du XXe siècle. C'est un homme qui aura régné d'une main de fer sur son pays pendant plus de 30 ans, le plongeant dans la guerre, la terreur et le sang.
Le président irakien déchu Saddam Hussein réagit lors du procès du génocide d'Anfal à Bagdad, le 21 décembre 2006.
Crédit : NIKOLA SOLIC / POOL / AFP
Saddam Hussein, le dictateur tout-puissant devenu l'homme à abattre
Saddam Hussein était un tyran qui, derrière sa première image de chef arabe modernisateur, se révéla être un boucher sanguinaire. En Irak, Saddam a régné avec terreur. Il n'hésitait pas à massacrer son propre peuple. Hissé au sommet du pouvoir par la force, le dictateur créa un état policier tout-puissant. Il n'hésita pas à torturer, emprisonner et exécuter. Hors de ses frontières, son nom a longtemps été celui de l'axe du mal, l'incarnation parfaite de l'homme à abattre, particulièrement aux yeux des Américains.
Saddam Hussein, c'est d'abord un parcours rarement vu dans le monde arabe, pourtant très hiérarchisé. Celui d'un gamin pauvre qui a conquis une à une toutes les marches vers le pouvoir absolu. Officiellement né le 28 avril 1937 dans la région de Tikrit, dans le nord du pays, en pleine campagne, il fut élevé par sa mère célibataire. Il était un musulman sunnite, l'une des minorités oppressées de l'Irak de l'époque.
Une ascension placée sous la terreur
Si Saddam n'a pas eu de père, il trouvera un protecteur en la personne de son oncle, Khairallah Talfah, un ultra-nationaliste et un antisémite convaincu. Au milieu des années 50, l'adolescent commencera à fréquenter un mouvement de jeunesse paramilitaire inspiré des jeunesses hitlériennes nommé al-Futuwwa. Remarqué pour sa violence, il entrera au sein du parti politique Baas et en gravira les échelons. Il deviendra en 1963, après un coup d'État, garde du corps d'Ahmed Hassan al-Bakr, le futur président. En coulisses, il éliminera ses rivaux et construira les différents organes de la terreur d'un régime dont il devient l'homme-clé.
Saddam n'a qu'une obsession : que personne ne lui fasse de l'ombre. Le 17 juillet 1979, il contraindra le président al-Bakr, à la démission. Le dictateur convoquera alors devant les caméras tous les cadres de son parti. La réunion se transformera en purges staliniennes. Un par un, l'homme fort du régime de Bagdad, cigare cubain à la main, désignera les 55 traîtres accusés de travailler pour l'ennemi syrien. Les autres, devront prouver leur loyauté au nouveau régime en abattant froidement 22 de leurs collègues.
Nous n'avons pas besoin de méthode stalinienne, nous avons nos propres méthodes bassistes.
Il fut sans pitié, même envers al-Bakr, l'ancien mentor, que l'on dit malade. Il le fera euthanasier, empêchant ainsi tout retour possible de ce dernier au pouvoir. Le dictateur irakien accrochait des portraits géants de lui dans tout le pays. Dans le même temps, l'économie s'effondre. Il est de plus en plus contesté au sein du régime.
Bourreau de son propre peuple
S'il peut apparaître comme le père protecteur d'un peuple qu'il surveille, il est aussi celui qui le terrorise. Étant musulman sunnite, Saddam Hussein chargera sa garde républicaine forte de 140.000 hommes de traquer les ennemis de l'intérieur, c'est-à-dire les chiites et les kurdes irakiens. En mars 1988, le dictateur demandera même à son exécuteur en chef, le général Ali Hassan al-Majid, bientôt surnommé "Ali le chimique", de bombarder près de la frontière iranienne le village kurde d'Halabja, au gaz moutarde. L'attaque fera 5.000 morts, uniquement des civils.
Toujours obsédé par sa sécurité, il changera constamment de résidence. Les rumeurs disent qu'il ne dormait jamais deux nuits consécutives au même endroit. Sa nourriture était passée au rayon X. Sa paranoïa se justifiera lorsque le 11 septembre 2001, les attentats qui frappent l'Amérique vont bientôt trouver en Saddam Hussein un coupable idéal. Bien qu'ils aient été fomentés par Ben Laden et Al-Qaïda du côté de l'Afghanistan, le régime irakien devient une des cibles de George W. Bush. Le nouveau président américain entend faire ses preuves et veut se débarrasser du dictateur.
Le 14 décembre 2003, en pleine nuit, les forces spéciales américaines se dirigent vers une ferme isolée, non loin du village natal de celui qu'on a surnommé le "boucher de Bagdad". Dissimulé sous une trappe métallique, il y a Saddam Hussein. Il a bien changé, c'est un homme acculé, au visage creusé et à la barbe grise. Lorsque les américains le découvre, il dira toujours aussi sûr de lui : "Je suis Saddam Hussein, je suis le président de l'Irak et je suis prêt à négocier".
Le procès du boucher démarrera en octobre 2005. Pendant des mois, l'homme niera en bloc tous les crimes dont on l'accuse. Jamais il ne se repentira. Un mois plus tard, le verdict tombe : Saddam Hussein est coupable de crime contre l'humanité. Condamné à la pendaison, il sera exécuté à l'aube du 30 décembre 2006.
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