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Le Premier ministre Jacques Chirac et le président irakien Saddam Hussein passent en revue la garde d'honneur de l'armée irakienne lors de l'arrivée de Chirac à Bagdad en janvier 1976.
Crédit : AFP : 000_APP2002031272458
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Aujourd'hui, j'aimerais vous parler du 1er décembre 1974. Ce jour-là, Jacques Chirac, alors Premier ministre, est à Bagdad en Irak pour mettre sur pied un accord commercial avec le nouvel homme fort du pays, Saddam Hussein. "Jacques Chirac n'est pas venu faire du tourisme, mais bien des affaires", comme le détaille Alain Cancès sur RTL.
Saddam Hussein n'est alors que le vice-président du pays, mais la France comprend que c'est lui l'homme fort du nouvel Irak. Paris décide donc de miser sur cet homme de 37 ans, pour mettre un pied au Moyen-Orient riche en pétrole et en opportunité commerciale.
Quelques mois avant ce voyage en janvier 1974, dans une dépêche secrète envoyée au ministère des Affaires étrangères, l'ambassadeur de France en Irak Pierre Cerles décrit le nouvel homme fort de Bagdad.
Le personnage est révélateur des ambitions et des paradoxes d'un nouvel Irak, soucieux d'efficacité et de modernisme. On le dit pur et dur, mais il sait être direct et chaleureux".
L'ambassadeur de France en Irak, Pierre Cerles, le 24 janvier 1974
L'Irak a du pétrole, beaucoup de pétrole, et la France en a besoin. De son côté, Bagdad veut se moderniser. Pour renforcer ses armées, Bagdad souhaite acheter des armes à la France. Saddam Hussein souhaite également la construction d'une centrale nucléaire dans son pays. Ce que Jacques Chirac va lui vendre en 1975.
La relation franco-irakienne se poursuit. La France apporte son soutien, parfois même militaire à Saddam hussein dont les ressources pétrolières ne cessent de croître. Dans un nouveau message de mai 1980, Pierre Rocalve, nouvel ambassadeur à Bagdad, décrit l'évolution d'un Saddam Hussein, populaire, fédérateur, mais des doutes commencent à apparaître.
(Hussein) a acquis de l'assurance et un certain charisme, créant un personnage qui allie le sourire de Kennedy, le bagout et le cigare de Fidel Castro, la coiffure de Yasser Arafat".
Pierre Rocalve, nouvel ambassadeur à Bagdad, le 22 mai 1980
Mais la présence aux côtés de Saddam Hussein d'une impressionnante garde prétorienne en tenue de parachutistes qui, la mitraillette à la main ne le quitte pas d'une semelle, indique que l'image idyllique d'un président aimé de tous dans une nation réconciliée doit être tempérée.
Mais la France soutiendra militairement et financièrement le régime de Saddam Hussein jusqu'au début des année 1990 et la première guerre du Golfe. Saddam Hussein devient peu à peu aux yeux du monde le dictateur qui écrase les opposants, s'engage dans une guerre contre l'Iran puis au Koweït et s'assoit sur la démocratie.
Les relations diplomatiques entre la France et Saddam Hussein se tendent et se dégradent jusqu'en 2002. Jacques Chirac devenu président de la République, refuse d'engager la France dans une intervention militaire en Irak, mais il ne dédouane pas celui qu'il appelait 30 ans plus tôt son ami personnel. La France n'a pas d'autre choix que de lâcher définitivement Saddam Hussein qui meurt pendu le 30 décembre 2006.
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