Orthographe : faut-il écrire "elle s'est vu" ou "elle s'est vue" décerner une palme ?

La langue française regorge de subtilités qui peuvent parfois dérouter même les plus aguerris. Parmi elles, l'accord du participe passé avec les verbes pronominaux est un véritable casse-tête.

Les auditeurs et lecteurs de Muriel Gilbert, chroniqueuse passionnée de langue française, ne manquent pas de lui faire part de leurs interrogations et de leurs agacements face à ces règles complexes. Alors, faut-il écrire "elle s'est vu décerner un prix" ou "vue" ? Une interrogation qui mérite quelques éclaircissements.

Avec l'auxiliaire être, le participe passé s'accorde généralement avec le sujet. Cependant, les verbes pronominaux, comme "se voir", font exception. L'accord dépend du rôle du sujet dans l'action décrite. Dans l'exemple, "elle s'est vu décerner un prix", le prix est décerné par quelqu'un d'autre, donc pas d'accord : "vu".

Quand accorder ?

Si le sujet est également l'acteur de l'action, l'accord s'impose. Par exemple, "elles se sont vues mourir" s'accorde, car ce sont elles qui meurent. De même, "ils se sont vus séduire" s'accorde si ce sont eux les séducteurs.
Certains verbes pronominaux ne s'accordent jamais, car ils ne peuvent pas avoir de complément d'objet direct. C'est le cas de "se succéder", "se plaire", "se déplaire", "se parler", entre autres. Ainsi, on écrira "elles se sont succédé" sans accord.

La langue française, avec ses règles et ses exceptions, continue de fasciner et de troubler. Les subtilités de l'accord du participe passé en sont un parfait exemple.