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Crédit : kilyan-sockalingum/unsplash
Le Bonbon sur la langue consacré il y a peu au sens du "cousin germain" a attisé la curiosité des amis des mots, qui m’ont convaincue de me replonger dans les trésors de ce livre pour enfants, des éditions Bonhomme de chemin, intitulé Pourquoi dit-on ? Et tenez, puisque cette chronique avait "fait un tabac", si on commençait par se pencher sur l’origine de cette expression bizarre… C’est vrai, "faire un tabac", c’est remporter un grand succès, mais on se demande bien ce que le tabac a à voir là-dedans, non ?
Eh bien l’expression n’a aucun rapport avec le tabagisme, figurez-vous. Ce tabac-là viendrait de l’occitan. Le verbe tabastar, ou tabassar, signifiait "battre, frapper", de là est né le verbe français tabasser, façon familière de dire "rouer de coups, casser la figure". "Au XIXe siècle", explique mon petit bouquin malin, "tabas se confond avec tabac", et c’est le second qui s’impose. "On dira alors passer à tabac pour rouer de coups, et coup de tabac pour une tempête en mer" (…), tabac (avec un C) devenant synonyme de "coups redoublés, puissants. Comme lorsque le public applaudit avec ardeur, pour montrer qu’il a adoré un spectacle". Voilà comment le tabac devient un succès !
Autre expression du triomphe à l’origine mystérieuse : "épater la galerie". Bon, quand on fait quelque chose "pour la galerie", c’est plus précisément que l’on cherche à impressionner, à attirer l’attention sur soi. Eh bien cette galerie-là remonte à l’époque du jeu de paume, l’ancêtre du tennis – car avant l’invention de la raquette, eh oui, on jouait avec la paume de la main.
Au XVIe siècle, ce sport était incroyablement à la mode, presque toutes les villes et villages possédaient une salle de jeu de paume. Les spectateurs pouvaient regarder le jeu depuis une allée située tout au bord du terrain mais protégée des balles par une sorte de grille : la fameuse galerie. "Pour capter l’attention du public, certains joueurs, [paraît-il], exécutaient pirouettes ou acrobaties en renvoyant la balle…", bref ils épataient la galerie !
Et tenez, à l’inverse, on a beau parfois se donner beaucoup de mal pour épater la galerie, espérant faire un tabac, déception, c’est tout l’inverse qui se produit, on reçoit des tomates : bref, on "fait un bide". Le bide, c’est l’apocope, un raccourci du bidon, une version familière du ventre. Vous ne voyez peut-être pas très bien où on va, là… Vous allez voir qu’en tout cas on y va… à plat ventre.
La petite histoire, expliquent les éditions Bonhomme de chemin, "nous transporte au XIXe siècle. A cette époque, lorsque la prestation des comédiens était jugée médiocre, on disait qu’ils quittaient la scène en rampant, donc 'sur le bide', jusqu’aux coulisses…", pour éviter justement les jets de tomates des spectateurs furieux. Voilà une explication qui devrait faire un tabac !
On termine comme toujours par la question du jour… J’ai choisi celle de Jean-Pierre, de Lyon, parce qu’elle tombe bien ! Il se demande pourquoi diable on dit "faire un four, quand on rate quelque chose dans les grandes largeurs". Eh bien, cher Jean-Pierre, l’expression vient également du théâtre, qui a décidément beaucoup inspiré notre langue.
L’anecdote remonte au XVIIe siècle. Quand une pièce faisait un bide, quand il n’y avait pas assez de réservations, eh bien on ne jouait pas, tout simplement, et les feux de la rampe restaient éteints, ainsi que la salle, où il faisait donc noir… comme dans un four ! Faire un four, c’était laisser la salle dans le noir.
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