L'un des plus vieux hippodromes de France va bientôt être rénové

Si on vous demande quel est le plus vieil hippodrome de France, Aurillac ne vous viendra pas en tête. Pourtant, on court sur l'hippodrome de la préfecture du Cantal depuis 1821, sans interruption, en dehors des périodes de guerre. C'est le plus ancien de France en activité, après Tarbes. Aurillac et Bordeaux furent longtemps les deux seules villes où se couraient les prix royaux du midi, instaurés par le Comte d'Artois, futur Charles X. En 1824, une décision ministérielle les éleva même au rang de courses de premier ordre.

En 1854, Napoléon III arrive, il inaugure l'hippodrome de Longchamp et du coup, les courses à Aurillac s'essoufflent. Mais tout est fait pour maintenir l'activité. Aujourd'hui, il y a encore deux réunions annuelles qui se tiennent en juillet et en août. On y court du trot attelé, du plat et du steeplechase dans cet hippodrome qui porte le nom de Georges du Breil. Un projet de rénovation sera mené cet été pour redonner de l'éclat à ce joyau des courses hippiques en France. 

Aurillac est la préfecture du Cantal mais n'est pas la ville la plus connue d'Auvergne. Et c'est très injuste. Toujours en matière de cheval, Aurillac a quand même fourni le cheval qui ramena Napoléon de la campagne de Russie. Aurillac, c'est avant tout une vénérable cité qui, entre autres faits de gloire, a vu grandir le pape de l’An 1000 à Rome.

Ce pape, Sylvestre II, est le premier pape français de l'Histoire. C'est lui qui a dû se frotter à la grande panique générée par l'An 1000, alors qu'il n'était qu'un simple berger à Aurillac. Sa vie est un destin incroyable : le berger Gerbert, son nom à l'origine, a été remarqué par des moines d'Aurillac pour ses connaissances absolument incroyables. Il devint un étudiant brillant, fut fait abbé dans le monastère de Bobbio en Italie, puis archevêque de Ravenne et de Reims. Il était aussi philosophe, musicien, conseiller de l'empereur germanique Othon. Il a également été l'artisan de l'avènement du roi Hugues Capet sur le trône de France.

La ville du parapluie

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Aurillac est une cité de caractère avec une vraie unité architecturale : le centre-ville a conservé de belles bâtisses des XVIIème et XVIIIème siècles, que ce soit sur la place du square Arsène Vermeneuse ou jusqu'à l'église Saint-Géraud, en passant par la rue Saint-Jacques. La spécialité d'Aurillac, c'est le parapluie : une histoire qui débute en 1844, lorsqu'un certain Alexandre Perrier installe un atelier de fabrication de parapluies, place de l'hôtel de ville. Dès 1862, l'entreprise emploie 130 ouvriers et 90 travailleurs à domicile.

En 1884, son associé le quitte. Jean-Baptiste Poignet fonde une société qui deviendra dans les années 30 la maison Piganiol. À cette époque, l'industrie du parapluie d'Aurillac emploie plus de 800 personnes, dont de nombreux travailleurs à domicile. Les paysans du Cantal passaient leurs soirées d'hiver à fabriquer des parapluies, à assurer un complément à leurs revenus traditionnels.

Une tradition qui peut être liée au fait qu'Aurillac est dans le peloton de tête des villes les plus froides de France. La ville est située à un peu plus de 600 mètres d'altitude, la plus haute ville française pour laquelle Météo France mesure tous les jours la température. Mais avec une baisse de température de 0,6°C par 100 mètres de dénivelé et sa situation géographique, située dans une cuvette d'altitude, il n'y a pas d'inversion de température à Aurillac. Ce qui fait que c'est faussement, sans doute, qu'Aurillac est la ville la plus froide de France.