Guernica : pourquoi cette ville est-elle devenue le symbole de la Guerre ?

Le 26 avril 1937 est le jour de marché à Guernica. Les rues sont bondées quand une alarme retentit à 16 h 30. La population court se réfugier dans les caves des maisons. Une trentaine d’avions larguent un tapis de bombes sur la ville et d'autres appareils pulvérisent à la mitrailleuse les Espagnoles qui tentent de fuir. Le massacre dure 3 heures. C’est la première fois dans l’histoire qu’un bombardement massif est dirigé sciemment contre des civils. Guernica est réduite en cendres. Le bilan est terrible : 2000 morts et 1000 blessés. 

Le bombardement de Guernica a lieu en pleine guerre d’Espagne. Le conflit oppose depuis plusieurs mois le gouvernement de gauche du Front populaire et le général Franco, soutenu par les conservateurs, les nationalistes et l’Église. Alliée militaire de Franco, c'est l’aviation allemande qui décide de bombarder Guernica. La ville basque a donc servi de terrain d’essai pour les nazis.

Cette tragédie va être très médiatisée. Les photos du drame sont en une des journaux du monde entier. En France, les quotidiens de gauche appellent le gouvernement à intervenir et évacuer les survivants du bombardement. 

C’est en lisant la presse que le peintre Picasso apprend l’événement. Bouleversé par ce qui s’est passé, ce dernier décide de réaliser un immense tableau en noir et blanc qui s’appelle tout simplement "Guernica". L’œuvre symbolise l’horreur de la guerre. Les humains et les animaux sont piétinés, les corps disloqués. 

Exposé en tête de gondole à l’exposition internationale de Paris, quelques semaines seulement après le massacre, Guernica devient l’un des tableaux les plus célèbres de la planète. 60 ans après le bombardement de Guernica, en 1997, l’Allemagne présente officiellement ses excuses à l’Espagne et reconnaît pour la première fois son implication dans le massacre.