François Vatel : comment ce cuisinier est-il mort de honte ?

Avant d'être cuisinier, François Vatel est maître d'hôtel de Nicolas Fouquet, l’homme le plus puissant du royaume durant la jeunesse de Louis XIV. Devenu également son homme de confiance, Fouquet lui confie des missions qui dépassent largement le cadre de l’hôtellerie.

François Vatel doit donc organiser des fêtes somptueuses, dont celle du 17 août 1661, où Fouquet reçoit le Roi Soleil en personne, dans son château de Vaux-le-Vicomte. Seulement, la fête organisée par Vatel a tellement été éblouissante que Louis XIV s'est senti "éclipsé". Ce dernier envoie par conséquence Fouquet croupir en prison trois semaines plus tard. 

Responsable de cette fête, Vatel craint pour sa sécurité et s’exile quelque temps en Angleterre. Lorsqu’il revient en France, il entre au service du Prince de Condé, un cousin du roi, au château de Chantilly. Leur relation n'étant pas au beau fixe, le prince souhaite organiser une fête grandiose en l’honneur du roi. Événement qui est confié à François Vatel, dix ans après Vaux-le-Vicomte. La pression est donc énorme.

Un macabre désastre

Malheureusement, les préparations tournent au vinaigre. Une réception de 300 personnes est prévue, mais elles viennent toutes accompagnées de dames de compagnie, de valets… Au total, plus de 3.000 convives sont attendus au château de Chantilly alors qu'il ne compte que dix chambres. À quelques jours de la réception, Vatel est donc absorbé par la recherche de chambres dans les environs.

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31/07/2025 à 02:00 - 22m35s

La fête commence malgré tous le jeudi 23 avril 1671, mais dès le premier soir, la malédiction continue pour François Vatel. Il manque du rôti pour la dernière des vingt-cinq tables et le feu d’artifice prévu à la fin de la soirée est gâché par de gros nuages. Pour couronner le tout, la livraison de poissons prévue pour le dîner du lendemain n'arrive pas entièrement…

C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase pour François Vatel. "Monsieur, je ne survivrai pas à cet affront-ci", dit-il à son assistant. Le maître d'hôtel se retire dans sa chambre, coince son épée dans le chambranle de la porte et s'embroche dessus à trois reprises, jusqu'à tomber raide mort. Ironie du sort : seulement quelques minutes après son suicide, de nouvelles livraisons de poissons sont arrivées et les festivités ont continué sans accrocs et sans même que les convives ne soient informés de la tragédie qui s’était jouée en cuisine.

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