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Alphonse Gabriel Capone
Crédit : Austrian Archives (S) / IMAGNO / APA-PictureDesk via AFP
L'Histoire n'ouvre pas ses portes à n'importe qui, mais elle ne pouvait refuser une place à l'impitoyable Al Capone, le gangster qui a fait sauter tous les verrous de Chicago jusqu'à en rallier les sommets. Les 500 assassinats dont il est accusé en témoignent, sa destinée, hors-normes, s'est faite dans le sang et les larmes. Une vie qui lui confère, sans doute aucun, le titre horrifique d'ennemi public numéro 1 des États-Unis.
C'est à Brooklyn, le quartier pauvre de New-York, que naît Alphonse Gabriel Capone en 1899. Le bambin est le quatrième enfant d'une fratrie de neuf. Ses parents ont quitté Naples pour rejoindre la "Grosse Pomme", portés par l'idéal du rêve américain. À l'école, le jeune Al Capone démontre déjà son caractère violent. À seulement 14 ans, il est exclu de son établissement après avoir adressé un coup de poing à un enseignant. Alors, le turbulent s'occupe en rejoignant les petites frappes du coin et finit par croiser la route de Johnny Torrio, l'un des truands les plus puissants de la ville.
Al Capone hérite de la gestion d'un bar qui fait maison close. Un premier job qui lui vaudra une cicatrice devenue légendaire. Un jour, enhardi par ses nouvelles responsabilités, il tente d'approcher une jeune femme mais elle le repousse. Le frère de cette dernière, également présent, s'en prend à lui et dessine une balafre sur son visage en essayant de l'égorger. Al Capone, autrement surnommé Scarface, essaiera toute sa vie de maquiller cette estafilade avec du fond de teint.
Alors qu'il avait mis un premier pied dans le monde du banditisme, Al Capone va se ranger. Il se marie, devient père à son tour et exerce la profession de comptable. Chassez le naturel, il revient au galop. La Prohibition vient d'entrer en vigueur aux États-Unis et Johnny Torrio, grand chef de l'Outfit, le plus grand syndicat du crime de Chicago, a besoin d'hommes. Scarface rejoint donc la métropole du Midwest et reprend du service.
Gênés par le nouveau maire de Chicago, Torrio et Capone décident de migrer vers Cicero, en banlieue. Là-bas, ils peuvent opérer en toute sérénité puisque le maire est acquis à leur cause. Le jour des élections municipales, les citoyens ont été enjoints, mitraillettes dans le dos, de glisser le "bon bulletin" dans l'urne. Ce calme est toutefois relatif. Les gangs rivaux occupent aussi le terrain et les règlements de compte prolifèrent. Johnny Torrio aurait pu être l'une des victimes de ces rixes... Lors d'une fusillade, il est grièvement blessé et cet événement va le pousser vers la sortie. Il passe alors le flambeau à Capone.
Le balafré possède 161 bars clandestins, 150 tripots et 22 maisons closes à Chicago. Ce réseau tentaculaire lui permet d'empocher près de 120 millions de dollars par an. Une gigantesque manne dont il se sert pour corrompre la police, les magistrats et les élus. En 1929, il éradique le dernier cartel d'opposition dans ce que l'on appelle le massacre de la Saint-Valentin. Al Capone devient alors l'ennemi public numéro 1 et hante même les pensées d'Herbert Hoover, le président américain.
Dans ce capharnaüm, un homme est venu pour rétablir l'ordre. Eliot Ness, qui a pris la tête d'une brigade connue sous le nom des "Incorruptibles", va tout mettre en œuvre pour endiguer les agissements de la pègre et faire tomber Al Capone. C'est pourtant le fisc qui viendra à bout du bandit en épluchant ses comptes. Une facture au nom d'Al Capone le relie à une importante somme d'argent qu'il aurait perçue, or, il n'avait jamais payé d'impôt sur le revenu. En 1932, le gangster est jugé coupable de fraude fiscale et écope d'une peine de 17 ans de prison dont 11 ans ferme.
Derrière les barreaux, Al Capone mène la grande vie, il reçoit des visites, effectue des transferts d'argent et profite d'un téléphone personnel. Mais cette situation ne va pas durer, il est transféré dans un centre pénitentiaire flambant neuf : la prison d'Alcatraz. Alphonse Gabriel Capone y endure les attaques répétées des codétenus et s'affaiblit peu à peu. Les infirmiers lui découvrent une syphilis, par conséquent, il est envoyé dans un nouvel établissement. La folie le gagne et il peine à se déplacer. Huit ans après son incarcération, Al Capone est libéré sous caution.
L'ancien chef de la pègre habite alors une luxueuse villa de Miami. Mais, dans cette prison dorée, Al Capone n'est plus que l'ombre de lui-même. Il a l'âge mental d'un enfant de 12 ans, passe ses journées en pyjama et réclame de l'argent pour acheter des chewing-gums à la supérette. En 1947, le balafré décède d'un arrêt cardiaque. Il avait 48 ans.
>> Les Salauds de l'Histoire. À travers un récit long format, Vincent Parizot retrace, toutes les semaines, la vie et les crimes d'un salaud de l'Histoire. Une collection spéciale de notre émission phare Entrez dans l'Histoire.
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