"Gare aux hommes qui refusent ses avances" : Messaline, l'impératrice devenue symbole de la débauche à Rome

En 1788, Louis XVI et sa famille reçoivent un livre intitulé Femmes célèbres de toutes les nations avec leurs portraits. Dans cet ouvrage figurent la marquise du Châtelet ou encore Madame de Sévigné. Le nom de Valeria Messalina, une impératrice de la Rome Antique, apparaît également. 
Son nom servira de qualificatif pour Marie-Antoinette sous la Révolution française.

Un qualificatif plus que péjoratif puisque l'image de Messaline est associée à celle d'une femme à la sexualité exacerbée. Dans la sculpture, la musique et la peinture elle est aussi présentée de cette manière.

Comment expliquer une telle réputation ? Avant de retracer l'histoire de Messaline, il faut rappeler que l'intégralité des informations sur Messaline est issue de trois historiens : Tacite, Suétone et Dion Cassius. Ces hommes ont écrit à son sujet plusieurs décennies après sa mort. De surcroît, à une époque où critiquer les premiers empereurs romains, et les femmes, était bien vu. 

Sa famille est directement reliée à la dynastie impériale

Revenons à Rome, approximativement en 20 après Jésus-Christ, au moment où Messaline voit le jour. Sa famille est directement reliée à la dynastie impériale et par conséquent à Tibère. Un empereur qui a pour habitude d'organiser des orgies avec des enfants et des prostituées. C'est dans ce contexte que grandit cette fille de l'aristocratie.

Après le décès de Tibère en l'an 37 de notre ère, le nouvel empereur Caligula, cousin germain de Messaline, organise un mariage d'intérêt entre la jeune femme et Claude. Elle est sa cadette de 30 ans. L'époux a un physique ingrat, bave et rit de manière incontrôlable. Par ailleurs, la mère de Claude le traite de monstre stupide et son grand-oncle lui interdit de s'asseoir avec le reste de la famille en public. Messaline subit cette union. 

Une myriade d'amants

Mais quatre ans plus tard, son destin bascule. Caligula est assassiné par sa garde prétorienne. Claude est choisi comme successeur. Messaline devient alors impératrice. Elle profite des absences de son mari, en déplacement aux quatre coins de l'empire, et rassemble une myriade d'amants pour de longues nuits d'orgie.

À Rome, il se murmure que l'épouse fréquente très régulièrement les maisons closes sous le nom de Lisisca (la louve). Le feu de ses désirs lui aurait même permis de triompher lors d'un marathon sexuel contre la prostituée la plus connue de la ville. Le principe étant de déterminer laquelle des deux pouvait avoir le plus de rapports intimes en 24 heures. Messaline l'aurait emporté 25 ébats à 23.

L'impératrice est à la tête d'un vaste réseau d'informateurs. Elle sait tout sur tout le monde. Avide de pouvoir, elle fomente des complots afin d'éliminer ses rivaux. Et gare aux hommes qui refusent ses avances. Sa rage est sans limite. Appius Silanus, un commandant de légion, en fera les frais. Messaline souhaite coucher avec lui mais il la repousse. Elle ne supporte pas cet affront. Quelques mots doux et un faux rêve prémonitoire plus tard, elle convainc l'empereur Claude de l'exécuter.

La "croqueuse d'hommes" finit par se ranger. Elle s'est éprise de Caius Silius, un éphèbe de la cité romaine. Hélas, les amoureux transis sont mariés. Peu importe, ils vont l'être une seconde fois. Parade publique et grande fête au domicile de Caius. Ils nagent en plein rêve. L'heureuse nouvelle revient aux oreilles de Narcisse, un affranchi en charge de la fonction publique travaillant pour l'impératrice.

Lui qui espère depuis longtemps faire tomber Messaline, informe Claude rapidement. Le courroux de l'empereur décapite Caius Silius. Le glaive de ses soldats transperce la poitrine de Messaline. La malheureuse s'éteindra dans les somptueux jardins de Lucullus en 48 après Jésus-Christ. 

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