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Le dictateur nord-coréen Kim Il-sung
Crédit : KNS / KCNA / AFP
Nous sommes le 15 juin 1994. Jimmy Carter, ancien président des États-Unis, pose le pied sur le sol de Pyongyang, capitale de la Corée du Nord. C'est la première fois qu'un locataire de la Maison Blanche s'aventure dans le pays le plus fermé de la planète. Pour cause, une escalade de violence est à prévoir à l'est du planisphère. Bill Clinton, le chef d'État américain, envisage de larguer une bombe sur un site nucléaire nord-coréen. Les tensions retombent rapidement. Une poignée de main entre Carter et Kim Il-sung, tout sourire, enterre la hache de guerre. Que ses velléités pacifistes et sa jovialité ne vous dupent point. Le leader asiatique est impitoyable dictateur.
Kim Sung-ju naît en 1912 dans la banlieue de Pyongyang. À cette époque, la Corée est une province du Japon et le père de Kim Sung-ju finance la résistance contre l'occupant. Ce qui lui vaut d'être arrêté et torturé par la police japonaise. Le jeune dictateur se fait alors une promesse. Il fera tout pour bouter le Japon hors du territoire.
À 17 ans, il rejoint les factions armées communistes chinoises et troque son nom contre celui d'un héros de la lutte antijaponaise : Kim Il-sung. Hélas, les idéaux de la résistance se heurtent à la puissance militaire du Japon. Les communistes sont écrasés et Kim Il-sung doit se retrancher en URSS. En octobre 1945, aux côtés des troupes soviétiques, Kim Il-sung débarque à Pyongyang, un terrain reconquis. En effet, les Japonais ont été à leur tour balayés par les bombes américaines lâchées sur Hiroshima et Nagasaki.
La Corée est séparée en deux parties. Au nord, les Soviétiques. Au sud, les Américains. Homme de confiance au sein des partisans de l'URSS, Kim Il-sung est placé à la tête du parti communiste nord-coréen. Le 9 septembre 1948, la république populaire démocratique de Corée est fondée. Il en devient le premier ministre.
Kim Il-sung met en place un régime totalitaire. Un seul parti politique et des camps de travaux forcés. En leur sein, les prisonniers, opposants au pouvoir, sont battus, affamés et parfois même assassinés. En parallèle, le dictateur développe l'armée nord-coréenne dans le but d'envahir son voisin et de réunir toute la péninsule sous la bannière communiste.
Le mois de juin 1950 touche à sa fin et Kim Il-sung lance son offensive. Près de 200.000 soldats envahissent la République de Corée. Pour le pays, c'est une guerre longue de trois ans qui s'engage face aux troupes des Nations Unies. Au terme de la Guerre de Corée, le bilan est catastrophique. Statut quo sur le plan géopolitique. Environ deux millions de nord-coréens ont perdu la vie dans ce combat. La plupart des villes sont détruites.
Kim Il-sung sait qu'il va être remis en question. Il procède donc au nettoyage du parti du travail et élimine les dissidents. Le pouvoir diffuse une propagande portée par des récits nationalistes n'évoquant que les massacres américains. Par ailleurs, le dirigeant affirme que la Corée du Nord est en état de siège permanent et doit résister à la menace occidentale. La soutenabilité de cette lutte passe par une indépendance militaire et économique. Deux des principes fondateurs de l'idéologie du régime nord-coréen : la Juche.
En 1972, Kim Il-sung accède à la présidence de la République. Après avoir réécrit l'histoire, le dictateur s'attèle aux journaux, aux textes institutionnels et aux manuels scolaires qu'il préface tous. Pas moins de 35.000 statues à son effigie pullulent dans le pays. Ce n'est pas tout. De gigantesques parades militaires s'écoulent dans les rues de Pyongyang et inspirent même un certain apparatchik roumain en soif de mégalomanie : Nicolae Ceausescu.
Les excentricités du président pèsent lourd dans le budget et l'économie nationale est en crise. Des populations tentent de quitter le territoire. C'est dans ce climat, que s'annonce le lent déclin de Kim-Il-sung. Atteint d'une tumeur sur le côté droit de la nuque, il se retire pour laisser place à son fils Kim Jong-Il. Le 8 juillet 1994, l'homme d'État s'éteint. Il a 82 ans. Preuve de l'empreinte qu'il a laissée sur la Corée du Nord, l'Assemblée populaire suprême le proclame "président éternel de la République" quelques années après sa mort.
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