"The Crown" (Netflix) : quelle est la part de fiction dans la série ?

Chaque saison de The Crown a droit à son lot de polémiques. Les fans de la Couronne semblent (toujours) extrêmement critiques devant les libertés prises par la série face à la réalité.

Au micro de RTL, Maud Garmy rappelle que les deux premières saisons "extrêmement documentées" ont été fidèles à la réalité historique, après avoir été travaillées "avec beaucoup d'historiens." Cette série s'est ensuite dirigée vers "quelque chose d'intimiste" avec des dialogues "extrêmement personnels." 

"On décroche un petit peu du principe de départ" : celui de "raconter l'histoire d'un royaume à travers la famille régnante", nuance la journaliste spécialiste de la royauté britannique pour le magazine Point de Vue. 

La première partie de la saison 6 (quatre épisodes), sortie le 16 novembre sur Netflix (il faudra attendre le 14 décembre pour visualiser l'intégralité), met en scène l'histoire entre Diana Spencer et Dodi Al-Fayed, jusqu'au tragique accident du pont de l'Alma et l'attitude jugée glaciale de la Reine face à ce deuil national. 

Les dernières semaines de Diana "sont très exactement retracées", avec des timings "extrêmement bien respectés", explique Maud Garmy. "Je pense même qu'ils ont été collés sur l'enquête faite par la MET à l'époque, la police londonienne." 

Quant à l'attitude des personnages, dans la série, on voit les sanglots de l'acteur Dominic West, dans le rôle du Prince Charles, au vu du corps de son ex-femme. Une telle scène s'est-elle réellement déroulée ?  

"Je pense que le prince Charles, ayant partagé un mariage et deux enfants, ne pouvait être qu'extrêmement touché, notamment en pensant à ses fils", souligne la journaliste. "Peut-être n'a-t-il pas saisi immédiatement la portée de ce que cela allait représenter aux yeux du monde."

Il y a également le milliardaire égyptien Mohamed Al-Fayed qui orchestre plus ou moins la liaison de son fils Dodi avec la princesse de Galles (interprétée par Élisabeth Debicki). Dans la réalité, "c'est véritablement lui qui a poussé son fils dans les bras de Diana", confirme Maud Garmy. "Il cherchait à se rapprocher de la famille royale, à obtenir la nationalité britannique mais aussi à être plus près de la couronne." 

Mohammed Al-Fayed "a tiré les ficelles alors que Diana essayait encore de se remettre d'un chagrin d'amour. Au fond, elle était encore amoureuse de son chirurgien Asna Khan", ajoute-t-elle.

"J'ai trouvé ça ennuyeux"

Au fond, seuls les téléspectateurs jugeront du résultat. Pour l'instant, les Britanniques ne semblent pas très fans de ce qu'ils ont vu. Le verdict de Jennifer est très clair : "J'ai trouvé ça ennuyeux, la série s'est perdue en chemin." Pour elle, "les saisons précédentes étaient superbes parce qu'on n'a pas vécu la majorité des événements en question, tandis qu'on se souvient encore de ce qu'ils racontent aujourd'hui. Ce sont les nouvelles d'avant hier."

Sans compter que les Britanniques n'apprécient pas que le linge sale de la famille royale soit lavé en public. "Franchement, si j'étais Charles et Camilla, je ne serai pas à l'aise. C'est très personnel et ça devrait peut-être le rester", commente une dame. 

Et ceux qui n'ont pas encore vu les épisodes ont évidemment entendu parler de l'apparition du fantôme de Diana dans l'épisode 4 (épisode consacré à l'annonce de sa mort auprès de la famille Windsor). "Non, mais franchement", lance une femme, désabusée. Derrière, une autre dit : "C'est n'importe quoi." 

Le réalisateur Peter Morgan s'est justifié : il s'agit, pour lui, d'un choix d'écriture, une liberté qui s'est permise.

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