Pourquoi Hollywood est-elle devenue la capitale du cinéma ?

Nouvelle règle pour la prochaine cérémonie des Oscars. Les jurés auront désormais l'obligation de voir tous les films nommés dans chaque catégorie pour pouvoir voter. Hollywood n'a de cesse de surprendre. C'était le cas dès sa création car Hollywood est devenue la capitale du cinéma américain en partie grâce à la météo. 

Au départ, les immigrés russes, polonais, autrichiens sont les premiers à faire du cinéma aux États-Unis. La Mecque du cinéma fin XIXe aux États-Unis, c'est donc New York, vite remplacée par Chicago, la ville abritant le plus de sociétés de production et de réalisateurs dans tout le pays. 

Le problème, c'est que l'hiver à Chicago, entre le froid et la neige, on ne peut rien tourner en extérieur à part des films de Noël et en intérieur, les factures d'électricité sont vite salées avec le chauffage et les projecteurs à faire fonctionner toute la journée. En 1915, même Charlie Chaplin, fraîchement installé en ville, finit par refuser de tourner à Chicago. Un choix culotté de la part de la plus grosse star de l'époque qui gagnait quand même 1.250 dollars par semaine. 

La Californie, une région propice aux bonnes affaires

C'est donc tout naturellement que le cinéma américain part au soleil, celui de la Californie, en ayant au préalable tenté le coup en Floride, notamment à Jacksonville qui obtient à temps le titre de capitale mondiale du cinéma hivernal. Mais le cinéma est un monde fait de capricieux. À Jacksonville, il y fait trop chaud l'été et c'est finalement Los Angeles au bout du chemin de fer qui remporte tous les suffrages.

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La Californie, ses 350 jours de soleil par an, son soleil rouge, le bruit des vagues, sa main d'œuvre abondante qu'on peut payer au lance-pierre et qui n'est pas syndiquée surtout. Un climat propice aux bonnes affaires. On choisit donc Hollywood qui, à l'époque, n'est encore qu'un simple ranch. 

Le rôle de Thomas Edison dans le déménagement du cinéma américain à Hollywood

Il y a quand même une autre raison, moins glamour à ce déménagement du cinéma américain. C'est la pingrerie de Thomas Edison qui est l'inventeur du kinétographe, la première caméra argentique. Il va breveter tous les appareils qui vont découler de cette caméra pour arriver jusqu'au film et à son visionnage. 

Edison va même réussir à convaincre Kodak, le fabricant de la pellicule, la seule chose qu'il n'avait pas créée et qu'il ne possédait pas, de n'en vendre qu'à des membres de sa société toute puissante à l'époque. Il imposait même une redevance à toutes les salles de cinéma pour l'utilisation de son appareil breveté. Tous les cinéastes pirates qui décident d'aller à l'ouest le font aussi et surtout pour fuir Thomas Edison. 

Les grosses productions américaines ne sont plus tournées aux États-Unis

Alors attention, précision tout de même, Hollywood est devenue la capitale du cinéma américain et non pas la capitale mondiale du cinéma. Une récente étude du bureau officiel du cinéma de la ville de Los Angeles nous explique qu'aujourd'hui sur 100 grosses productions américaines, seules 10 sont tournées à Hollywood. 

20 le sont d'abord au Canada, la législation étant plus soft chez ce voisin et cela coûte moins cher qu'aux États-Unis où les blockbusters sont aujourd'hui surtout tournés dans l'état de Géorgie. C'est le cas pour une bonne partie ces dernières années des films de super-héros Marvel ou DC Comics comme les Avengers ou Iron Man dans les studios Trilith (anciennement Pinewood) d'Atlanta. 

Vient ensuite l'Angleterre avec la même maison Trilith cette fois-ci à Londres avec la réalisation des James Bond et d'un Alien : Covenant en 2017. Même la France devient un des terrains de jeu favoris des réalisateurs américains de films d'action avec entre autres Taken, La mémoire dans la peau, Le transporteur, Inception ou encore Mission Impossible.