Incorrect, c'est le titre d'un beau livre qui paraît aux éditions du Cherche Midi et qui revient sur ce qui, dans les années 70 et 80, était qualifié de scandaleux, de choquant, d'irrévérencieux. Le réalisateur Nicolas Bedos a participé à cet ouvrage dont il signe aussi la préface.
Et il colle parfaitement à l'esprit de ce bouquin. Nicolas Bedos est l'héritier de cet esprit libertaire que l'on feuillette au fil des pages d'Incorrect : cinéma, musique, littérature, médias, presse, pub, humour. 40 ou 50 ans après, certaines pages nous paraissent hallucinantes à une époque, la notre, où le politiquement correct semble revenu en force. Nicolas Bedos commente cette nouvelle censure morale. "Ça n'est plus le pouvoir, contrairement à certains personnages que l'on voit dans le bouquin, qui censure, c'est les gens, c'est nous-même", démarre le réalisateur.
"Moi je me souviens, quand j'ai commencé il n'y a pas si longtemps à faire des chroniques chez Giesbert, c'était Nicolas Sarkozy qui appelait Franz pour l'engueuler et pour m'insulter de façon indirecte. Mais moi je trouve à la limite que c'était presque sain. Là c'est même pas le cas. Là, dès qu'on dit quelque chose qui dépasse un peu, d'incorrect, c'est la meute des offensés, des indignés, des gendarmes numériques", poursuit-il.
Guy Bedos que l'on croise évidemment dans le livre Incorrect, tout comme un autre humoriste majeur des années 70-80 : Pierre Desproges. "Je me suis replongé dans des textes de Pierre que j'adorais, que papa adorait. Ils s'adoraient, c'était très beau de les voir tous les deux l'un de gauche et l'autre un peu anar de droite, s'engueuler jusqu'à pas d'heure", décrit Nicolas Bedos. La presse était également évoquée dans ce livre Incorrect, notamment Hara Kiri et Charlie Hebdo dont on se rend compte que le goût pour la carricature trash ne date pas de celles du prophète Mahomet.
À l'heure du procès des attentats de 2015 et de la décapitation de Samuel Paty, on commence à entendre la petite musique du "Oui on peut rire de tout, mais...". "Moi, elles ne me font pas marrer les caricatures de Charlie. Je suis Charlie plus que jamais et chaque année encore plus davantage que la précédente, mais il ne s'agit pas de juger la qualité drolatique et le nombre de 'haha' que ces caricatures provoquent", explique Nicolas Bedos.
"Il s'agit d'un symbole. On ne peut pas se vanter d'être les enfants de Voltaire et de Montesquieu quand tout d'un coup on fait de beaux discours à l'occasion d'un homme décapité et le lendemain, oublier totalement des principes fondamentaux", décrit-il encore.
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