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"Le musée n'a rien fait pour éviter cette catastrophe" : au Louvre, plusieurs centaines d'ouvrages endommagés par une fuite d'eau

Une fuite d'eau sale, survenue le 26 novembre, a endommagé 300 à 400 ouvrages d'une bibliothèque du Louvre. Le musée assure qu'il n'y a "pas de pertes irrémédiables et définitives sur ces collections".

L'intérieur du musée du Louvre, le 22 octobre 2025.

Crédit : Thibaud MORITZ / AFP

Hugo Palacin & Léna Ménager & AFP

Le Louvre se serait bien passé de ce nouvel incident. Le mercredi 27 novembre en début de soirée, une importante fuite d'eau est survenue dans la bibliothèque du département des Antiquités égyptiennes, a dévoilé vendredi 5 décembre La Tribune de l'Art.

Ce dimanche 7 décembre, la direction du musée a confirmé l'information, précisant la gravité des dégâts. Francis Steinbock, administrateur général adjoint du musée, a indiqué qu'"entre 300 et 400 ouvrages" étaient concernés.

Il s'agit de "revues d'égyptologie" et de "documentation scientifique" utilisée par les chercheurs, a-t-il précisé auprès de l'AFP, datant de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. "Aucun ouvrage patrimonial n'est concerné par ce dégât", a-t-il souligné, précisant qu""à ce stade, nous n'avons pas de pertes irrémédiables et définitives sur ces collections".

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Ce sont "des documents extrêmement utiles et très consultés" mais "pas du tout uniques au monde", a-t-il tenu à rassurer. "Ils vont sécher, on va les envoyer chez le relieur pour les remettre en état puis ils seront remis sur étagère".

Un "problème de gouvernance"

Au micro de RTL, Didier Rykner, fondateur de La Tribune de l'Art, qui a dévoilé l'information, se désole de ce nouvel incident évitable. "On pouvait très bien, pour quelques milliers d'euros, sécuriser tout cela. Les personnels de la bibliothèque le demandaient depuis longtemps et ça n'a pas été fait", regrette-t-il.

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D'après lui, certains ouvrages anciens seraient toujours conservés "sous papier bulle". Le journaliste explique que pour protéger les livres les plus précieux, il a été demandé d'acheter des armoires spéciales, de réparer les tuyauteries défectueuses ou encore de déplacer certains ouvrages. Toutes ces demandes auraient été refusées.

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"Le Louvre n'a rien fait pour éviter cette catastrophe", déplore Didier Rykner, avant d'ajouter : "je pense qu'il y a vraiment un problème de gouvernance du Louvre qui est évident. Il y a une succession d'événements qui montrent que ça ne va pas du tout", en référence, notamment, au spectaculaire cambriolage du 19 octobre.

Une enquête interne en cours

Selon le musée, la fuite d'eau est due à l'ouverture par erreur d'une vanne, qui a provoqué une fuite d'une canalisation au plafond de l'une des salles. "En obsolescence totale", ce réseau hydraulique qui alimente les équipements de chauffage et de ventilation est coupé depuis plusieurs mois et doit être remplacé à partir de septembre 2026, a expliqué Francis Steinbock, dans le cadre de gros travaux qui doivent s'étaler sur plusieurs mois.

"Nous allons renforcer les sécurités de manière à éviter toute erreur humaine" d'ici-là, a-t-il ajouté, qualifiant l'incident "d'extrêmement regrettable". 
Une enquête interne est en cours pour déterminer les causes précises ayant mené à cette fuite. 

"Ce nouvel incident confirme une situation qui se dégrade depuis trop longtemps", a réagi dimanche 7 décembre la CFDT-Culture dans un communiqué.  Dans la tourmente depuis le cambriolage du 19 octobre, le Louvre a également dû fermer en novembre une galerie en raison de la vétusté de l'édifice. 

Pour financer sa modernisation, son conseil d'administration a récemment approuvé une hausse de 45% du prix d'entrée pour les visiteurs extra-européens, à compter de 2026. Le Louvre espère tirer de cette hausse des recettes supplémentaires pour répondre aux problèmes structurels de l'édifice. Musée le plus fréquenté au monde, il a accueilli 8,7 millions de visiteurs en 2024, dont 69% d'étrangers.

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