Nous allons voyager dans le temps, amis des mots, jusqu’à la toute petite enfance du français, et même avant, avec un livre qui vient de sortir chez Larousse : Le Français, une si fabuleuse histoire, de Michel Feltin-Palas.
D’abord, existe-t-il une date de naissance du français ? Eh non, naturellement ! "Le français n’est pas né un beau jour, prévient l’auteur. Au fil d’une mutation quotidienne, imperceptible à l’échelle humaine, il s’est lentement dissocié du latin. (…) Au fond, le français n’est rien d’autre que du latin oral qui a évolué de génération en génération pendant 2000 ans, subissant l’influence des Francs, variant d’un lieu à l’autre, empruntant à l’espagnol, à l’arabe, à l’italien, à l’anglais, parfois même au perse ou au japonais pour aboutir au français contemporain."
"Et nos ancêtres les Gaulois, là-dedans ?", me demanderez-vous. Eh bien, il ne reste quasiment rien des langues qu’ils parlaient. Je sens que votre moustache celte en frémit de déception, amis des mots. Allez, "en cherchant bien, consent Michel Feltin-Palas, on trouve encore çà et là de lointains héritiers du vocabulaire de Vercingétorix" et de ses amis.
On les trouve essentiellement dans les lexiques de la nature et des activités agricoles qui faisaient leur quotidien : l’alouette, le blaireau, le bouc ou la truie nous viennent des Gaulois, de même que le bouleau, la bruyère, le chêne, la jachère, le sillon, le soc de la charrue. D’ailleurs la charrue également, ainsi que le chariot, le char et le carrosse parce que, explique l’auteur, "les Gaulois étaient des charrons hors pair". C’est ainsi qu’ils ont "imposé leur terminologie dans ce domaine, un peu à la manière dont nous employons aujourd’hui smartphone ou hackeur parce que les Américains dominent les nouvelles technologies".
Et puis, de manière surprenante, il y a un autre mot, d’un univers nettement plus chic, que nous ont légué les Gaulois, c’est l’"ambassadeur". Les Gaulois avaient donc des ambassadeurs ! Enfin, n’allez pas vous imaginer les soirées de l’ambassadeur des pubs de Noël avec les pyramides de bouchées au chocolat. Mais, comme dans les albums de Goscinny et Uderzo, les Gaulois étaient querelleurs, et "divisés en de multiples tribus, adorant se chamailler pour un oui ou pour un non", raconte Michel Feltin-Palas. Voilà pourquoi ils ont eu "très tôt recours à des représentants chargés de régler les conflits par la négociation plutôt que par le combat" : bref, ils ont inventé les ambassadeurs.
Mais finalement, c’est bien le latin qui a écrasé les langues gauloises. Alors, comment ? Les Romains, après avoir conquis la Gaule (toute ? toute !), ont-ils empêché les Gaulois de parler leur propre langue ? Pas du tout. Ils se sont contentés de faire du latin la langue officielle de l’Empire, ce qui en a fait la langue de la promotion sociale. "Les plus ambitieux des Gaulois n’ont pas mis longtemps à s’adapter en apprenant l’idiome du vainqueur", raconte l’auteur. Et ainsi, peu à peu, parler gaulois est devenu ringard. Et voilà pourquoi notre français descend beaucoup plus du latin… que du gaulois !
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