RTL a enquêté au sein des forces armées françaises pour mieux comprendre comment l'intelligence artificielle (IA) révolutionne nos moyens de défense. L'utilisation de l'IA est devenue centrale sur le champ de bataille, en Ukraine ou bien dans le conflit israélo-palestinien. Partout dans le monde, la course à l'armement ultramoderne boosté grâce à l'IA est lancée, et la France veut devenir la première puissance européenne dans ce domaine. Les moyens mis en œuvre sont colossaux et les projets nombreux.
La Marine nationale est en pointe sur ces projets avec de plus en plus de machines autonomes. Dans les sous-marins, l'intelligence artificielle se met au service des "oreilles d'or", ces militaires capables de reconnaître les bruits des mammifères marins, des bateaux ou des ennemis à des centaines de kilomètres. L'IA permet désormais de détecter automatiquement les sons qui entourent le sous-marin.
Les équipes de la Marine nationale sont venues présenter le projet lors du salon Vivatech à Paris. "On a mis en place une intelligence artificielle qui permet d'écouter le signal acoustique et de détecter automatiquement les événements acoustiques d'intérêt", explique Julian, l'ingénieur principal du projet, qui travaille au sein de la Délégation générale de l'armement (DGA). L'IA peut réussir à "donner le nombre de pales que peut avoir l'hélice du navire, la vitesse de propulsion du navire, tout un tas d'informations supplémentaires pour faciliter la prise de décision" et mieux comprendre à quel type de navire le sous-marin a affaire.
"L'objectif, c'est principalement de nous faire gagner du temps", explique Pierre, analyste "oreille d'or" dans la Marine. "Si on a trente secondes, une minute de réaction en temps réel, c'est peut-être une torpille qu'on ne prendra pas".
La guerre en Ukraine redessine le champ de bataille et les nouvelles technologies peuvent faire basculer le conflit d'un côté ou de l'autre. Le rôle des drones kamikazes ou des robots tueurs, comme ces mini tanks qui tirent tout seuls, obligent les acteurs mondiaux à s'adapter. La France fait notamment des tests sur ses canons Caesar.
"En France, on n'a pas de robots tueurs. Les règles éthiques font que l'homme reste toujours dans la boucle dès qu'il y a décision d'ouvrir le feu", selon le colonel Olivier Pinard-Legry, conseiller intelligence artificielle auprès du ministre des Armées. "Pour optimiser les interactions, par exemple, entre les canons Caesar et les drones, des projets sont en cours en France et servent aussi en Ukraine. Vous envoyez un drone, il va identifier lui-même des cibles, va envoyer les coordonnées et automatiquement le canon peut rallier sur cette position-là".
"L'IA peut nous aider quand on en met dans un missile à détecter une cible d'intérêt, suivre cette cible qui se déplacerait toute seule, même quand on est dans un environnement ou le GPS ne passe pas", ajoute le colonel. "On va plus vite, on peut démultiplier les efforts et l'homme est un peu en retrait ce qui permet d'accroître la protection de nos soldats".
La France veut devenir le leader européen dans le domaine. Deux milliards d'euros vont être investis d'ici 2030. Sébastien Lecornu a annoncé en début d'année la création de l'Amiad, l'Agence ministérielle pour l'intelligence artificielle de défense. L'objectif : centraliser les recherches et accélérer les projets en cours pour les amener très rapidement sur le champ de bataille.
"Plus qu'une ambition nouvelle, c'est surtout un changement de tempo et de vitesse. L'ambition de faire de l'IA, cela fait quelques années déjà. Le but de l'Amiad c'est d'accélérer, de mettre en production, de passer de l'idée théorique à l'objet qui sert en opération militaire", peut-être même "dans les mois à venir", déclare Bertrand Rondepierre, directeur de l'Amiad.
L'armée recrute donc de nouveaux profils, des ingénieurs, des geeks pour tenter d'être au niveau de ses concurrents dans cette nouvelle course à l'armement.
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