REPORTAGE - Au coeur de l'entraînement de la toute nouvelle unité de reconnaissance de l'armée française

Une mère et son enfant de quatre ans ont été tués dans la nuit de jeudi 16 à vendredi 17 mai, par une attaque de drones ukrainiens, côté russe. Moscou, en même temps, mène une offensive d'ampleur dans le nord-est ukrainien. Mais, selon un haut responsable de l'Otan, le Kremlin n'a "pas les forces nécessaires pour réaliser une percée majeure".

Dans ce contexte, les forces de l'OTAN se sont entraînées sur le flanc est de l'Europe du 6 au 17 mai 2024. 14 000 hommes et 15 nations dont la France ont participé à un exercice d'ampleur en Estonie, ce pays balte d'1,4 million d'habitants, frontalier de la Russie et menacé par Moscou. L'occasion pour les soldats français et leurs alliés de se perfectionner et de montrer la puissance de l'Alliance Atlantique, à moins de 160 km de la frontière russe. L'objectif : dissuader les hommes de Poutine d'envahir un pays membre de l'OTAN. 

Et l'armée de Terre française en a profité pour tester les compétences d'une toute nouvelle unité : le groupe FRANC, chargé d'aller au-delà des lignes ennemies sans se faire repérer, pour apporter du renseignement et s'emparer des tranchées. 

Le sergent-chef Quentin, qui participe à l'opération, a ouvert à RTL la porte de son blindé. À l'arrière, deux drones, des fusils d'assaut et de tireurs d'élite.

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"On va s'infiltrer, essayer de se rapprocher des lignes ennemies, voire les dépasser. De là, on va avoir deux solutions en termes de renseignements. Déployer notre drone ou à l'ancienne, entre guillemets, avec nos yeux. On voit un peu le terrain autour. Ça ressemble énormément à ce qu'on trouve en Ukraine et dans les grandes plaines de l'Est. Donc pour nous, c'est super intéressant", explique-t-il.

Ces militaires peuvent donc rester des heures cachés dans un buisson en tenue de camouflage et sortir le drone de leur sac. "On a le retour caméra qui se fait immédiatement. On voit vraiment bien à 200 ou 300 mètres de hauteur des troupes au sol directement. On les voit très très bien."

Cette unité expérimentale est aussi chargée de repérer les tranchées adverses, "de trouver le point d'entrée dans la tranchée ennemie, de le prendre, de guider la compagnie et de la faire passer devant nous. Ou alors, on va juste être là pour aider les sections qui vont entrer dans la tranchée avec le renseignement drone, en leur disant, 'OK, là, juste à 20 mètres devant vous, il y a un gars, il y a deux gars'." 

Le sergent-chef Quentin et ses hommes s'entraînent dans des conditions réelles et se disent déjà prêts à défendre leur allié estonien.

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