"Ceci n'a pas été une décision facile, mais c'est la bonne pour notre sécurité nationale et notre économie." Le 14 juillet 2020, le Royaume-Uni a pris la décision d'interdire aux fournisseurs téléphoniques d'acheter des produits de la marque chinoise Huawei à partir du 31 décembre, et d'exclure cette entreprise de son réseau 5G.
Le ministre des télécommunications a expliqué que les sanctions imposées par les États-Unis contre Huawei, dans le cadre de leur guerre commerciale avec la Chine, empêchaient la compagnie technologie d'avoir accès à des pièces nécessaires pour assurer la sécurité de leurs produits.
Donald Trump s'est réjoui de cette décision, déclarant qu'il avait "lui-même" convaincu plusieurs pays de ne plus coopérer avec Huawei en menaçant de couper leurs relations commerciales avec les États-Unis.
Côté chinois, la presse nationale appelle son régime à réagir à ces mesures. Un éditorial dans le média d'État le Global Times appelle la Chine à ne pas "rester passive" et se venger contre le Royaume-Uni de façon "publique et douloureuse". Pékin a déjà promis que les Britanniques subiraient des "conséquences" s'ils venaient à traiter la Chine comme un "partenaire hostile."
Les États-Unis prétendent depuis plusieurs années que le fabricant téléphonique est un outil au service du régime chinois. Une accusation que le gouvernement américain étend à d'autres entreprises chinoises, comme le réseau social TikTok. Le secrétaire d'État de l'administration Trump, Mike Pompeo, avait appelé la population à ne pas installer l'application "sauf s'ils souhaitent que leurs informations privées soient détenues par le Parti communiste chinois". L'Inde a déjà banni TikTok avec ces mêmes craintes d'atteinte à la vie privée, et l'Australie l'envisage.
Cette accumulation de soupçons, menaces et interdictions amène le New York Times à s'interroger sur le spectre d'une nouvelle guerre froide, avec comme acteurs centraux la Chine et les États-Unis. "Pendant que les deux super-puissances s'opposent sur des sujets technologiques, territoriaux et de quête de prestige, ils font face au même risque que de petits conflits débouchent sur un conflit militaire", estime le journal américain.
La crise de la Covid-19 a provoqué une accélération des tensions entre les deux nations. Donald Trump accuse la Chine d'être responsable de cette pandémie, parlant régulièrement du "China virus". Des propos qu'il tiendrait pour distraire la population de sa mauvaise gestion, rétorque le régime de Xi Jinping.
Émanent aussi des tensions territoriales, les États-Unis condamnant la volonté chinoise de s'approprier la mer de Chine méridionale, aussi réclamée par d'autres États comme le Vietnam ou l'Indonésie. Donald Trump a annoncé de nouvelles sanctions contre Hong Kong après la mise en vigueur d'une nouvelle loi sur la sécurité nationale qui condamne les "incitations à la haine envers le gouvernement de la Chine" sur ce territoire.
Le ministre des Affaires étrangères chinois a déclaré début juillet que la relation diplomatique États-Unis-Chine ne s'était jamais aussi mal portée. "Les politiques américaines concernant la Chine se fondent sur de mauvais calculs stratégiques et sont chargées d'élans de Maccarthysme discriminatoire" a-t-il déclaré, évoquant lui aussi la guerre froide pour décrire l'ampleur du conflit.
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