Une nouvelle étape dans la conquête spatiale sera peut-être franchie ce lundi après-midi au Texas avec le premier vol test de Starship. La plus grande et la plus puissante fusée au monde doit décoller à 14h, heure de Paris. Le décollage de cette géante est prévu depuis la base spatiale Starbase, à l'extrême sud du Texas. La météo s'annonce favorable pour le décollage de ce mastodonte construit par SpaceX, l'entreprise d'Elon Musk, avec pour ambition de ramener des astronautes sur la Lune, mais aussi de se lancer à la conquête de Mars.
Un objectif un peu fou, mais pas délirant pour le Français Thomas Pesquet. "On a du mal à y croire et on se dit que c'est démesuré. Mais bon, on a vu ce que SpaceX a réussi à faire avec le Falcon. Au début, on ne croyait pas au fait que les lanceurs allaient se reposer et aujourd'hui, c'est la routine. Donc maintenant, on est quand même beaucoup plus circonspect et on a tendance à les prendre plus au sérieux qu'avant", dit-il.
Du haut de ses 120 mètres, Starship appartient à la catégorie des lanceurs super-lourds, capables de transporter plus de 100 tonnes de cargaison en orbite. Sa puissance au décollage doit être plus de deux fois supérieure à celle de la légendaire Saturn V, la fusée du programme lunaire Apollo. L'engin, qui fonctionne à l'oxygène et au méthane liquides, n'a encore jamais volé dans sa configuration complète, avec son premier étage surpuissant, appelé Super Heavy.
Toutes les volontés sont bonnes à prendre
Thomas Pesquet
Pour ce vol test ce lundi, environ trois minutes après le décollage, Super Heavy doit se détacher et retomber dans les eaux du golfe du Mexique. Le vaisseau Starship doit alors continuer seul son ascension, et effectuer un peu moins d'un tour de Terre avant de retomber dans l'océan Pacifique.
"Pour nous, ce qui est surtout important, c'est l'atterrisseur lunaire, qui va nous descendre sur la Lune et remonter. Donc on aura quand même un petit intérêt un peu égoïste à regarder ça. Toutes les volontés sont bonnes à prendre et on espère que ça va marcher", nous dit Thomas Pesquet.
Ce vol inaugural sera sans aucun doute suivi de très près par la Nasa. L'agence spatiale américaine a choisi ce vaisseau pour faire ratterrir, pour la première fois en plus d'un demi-siècle, ses astronautes sur la Lune, lors de la mission Artémis 3 officiellement prévue en 2025.