La guerre entre Israël et le Hamas s'exporte au salon de défense et de sécurité terrestre Eurosatory, accueillant plus de 2.000 exposants, du 17 au 21 juin, à Villepinte, au nord de Paris. Après les importantes offensives de l'armée israélienne sur la ville de Rafah et le bombardement meurtrier d'un camp de déplacés, la France a pris la décision d'annuler la participation des industriels israéliens de l'armement.
Cette attaque israélienne a soulevé l'indignation internationale et avait suscité d'importantes manifestations en France, qui demandaient également l'exclusion d'Israël de ce salon.
"Par décision des autorités gouvernementales, il n'y aura aucun stand de l'industrie de défense israélienne sur le salon Eurosatory 2024", a affirmé à l'AFP l'organisateur, Coges Events.
Pour le ministère français des Armées, "les conditions ne sont plus réunies pour recevoir les entreprises israéliennes sur le salon français". "Conformément aux déclarations du président de la République, il est urgent d'obtenir un cessez-le-feu qui permette tout à la fois d'assurer la protection des populations à Gaza, la libération de tous les otages et le plein accès de l'aide humanitaire", a également affirmé le ministère.
Cette décision a mécontenté Israël. Benny Gantz, membre du cabinet de guerre israélien, a demandé à la France de "revenir" sur cette décision. "J'ai discuté avec le Premier ministre" français Gabriel Attal, a écrit l'ancien chef du gouvernement israélien sur X. "J'ai souligné que cette décision allait récompenser au bout du compte le terrorisme", croit-il savoir.
Même son de cloche du côté du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), qui a demandé, sur X, à la France de revenir sur cette décision, évoquant "une double faute, politique et diplomatique".
Initialement, quelque 74 entreprises israéliennes, dont les principaux industriels de défense de l'État hébreu et "dont une dizaine présentent des armements", étaient attendus.
Depuis plusieurs semaines, la pression s'était accrue sur Paris et les organisateurs du salon, quant à la participation d'entreprises israéliennes et la fourniture d'armes à Israël par la France.
Un collectif d'associations, dont l'Association France Palestine Solidarité (AFPS), a notamment enjoint mercredi Coges Events d'"empêcher" le commerce d'armements susceptibles d'être utilisés par l'armée israélienne à Gaza, sous peine de poursuites judiciaires. "Ces armes sont expérimentées sur des Palestiniens" à Gaza, a expliqué vendredi à l'AFP Jacques Fröchen, le secrétaire général de l'AFPS, qui a dit saluer "une décision très forte de la France que nous apprécions à sa juste valeur".
Le gouvernement français s'est, à plusieurs reprises, défendu de fournir des équipements militaires à Israël, à l'exception de composants destinés au système antiroquettes israélien Dôme de fer, utilisé pour détruire en vol les roquettes tirées par le Hamas. "La France ne vend pas d'armes à Israël [...]. Nous assumons parfaitement d'exporter des composants qui entrent dans la composition du Dôme de fer", a rappelé le 21 mai à l'Assemblée nationale Patricia Mirallès, la secrétaire d'État auprès du ministre des Armées.
En 2022, les exportations de composants vers Israël ont représenté 15 millions d'euros, soit "0,2 % des exportations globales", a affirmé en mars le ministre Sébastien Lecornu.
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