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Google Chrome est le navigateur le plus utilisé au monde
Crédit : PixaBay
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L'étau se resserre sur Google. 40 ans après le démantèlement de l'entreprise AT&T, qui verrouillait le marché des télécoms, le moteur de recherche est à son tour menacé par une scission de ses activités aux États-Unis. Reconnue coupable de pratiques anticoncurrentielles dans la recherche en ligne, un secteur qu'elle domine outrageusement avec plus de 90% de parts de marché, la firme de Mountain View pourrait se voir imposer en 2025 une série de mesures pour limiter son monopole dans un procès historique, débuté sous l'administration Trump et poursuivi sous Joe Biden, qui constitue l'offensive politique américaine la plus ambitieuse pour contrer les pouvoirs des géants technologiques depuis l'échec du démantèlement de Microsoft à la fin des années 1990.
La justice fédérale américaine a conclu l'été dernier que Google avait fait entrave à ses concurrents en payant des sommes mirobolantes à Apple, Samsung et aux principaux fabricants de mobiles pour faire installer par défaut son moteur de recherche dans les smartphones, contribuant à renforcer son usage par des centaines de millions de consommateurs. Les juges estiment en outre que Google a favorisé ses propres produits en liant son moteur de recherche à des services comme Android, Chrome et le magasin d'applications Play Store, réduisant d'autant plus les chances pour les utilisateurs de se tourner vers un autre moteur de recherche. L'entreprise est aussi accusée d'avoir profité de sa situation dominante pour vendre des espaces publicitaires à des tarifs plus élevés, dissuadant ainsi la concurrence et freinant l'innovation sur les marchés des moteurs de recherche et des navigateurs.
Le département américain de la Justice, le DoJ, a déposé début octobre un dossier au tribunal fédéral listant une liste de mesures à même de rétablir la concurrence dans ces domaines. D'après l'agence Bloomberg, le DoJ va demander à la justice d'obliger Google à se séparer de son navigateur Chrome dans le procès prévu l'été prochain. Les autorités estiment que le célèbre navigateur est la porte d'entrée vers Internet la plus populaire au monde et qu'elle constitue à ce titre un point d'accès majeur vers le moteur de recherche qui sape les possibilités d'émerger pour de potentiels concurrents.
Le ministère entend également exiger d'autres aménagements, comme l'obligation de dissocier le système d'exploitation Android du moteur de recherche et de la boutique d'applications Play Store. Une solution moins radicale que la vente pure et simple d'Android évoquée par certains experts. À l'instar de ce qui a été fait avec Microsoft dans les années 2000, la justice pourrait demander à Google de mettre en avant des moteurs de recherche concurrents. Cela donnerait aux utilisateurs la possibilité de comparer et choisir d'autres services, stimulant ainsi la concurrence sans démanteler l'entreprise.
Les autorités américaines comptent aussi demander à Google des actions concernant les résumés "AI Overview" générés par intelligence artificielle affichés depuis quelques semaines en réponse à une requête sur le moteur de recherche dans une centaine de pays (hors Union européenne). De nombreux sites Web et médias se plaignent en effet d'une baisse de trafic et les rivaux de Google dans la recherche en ligne estiment que ce format ne leur laisse aucune chance d'émerger.
Google a déjà fait savoir qu'il entendait faire appel de la décision. Dans un discours qui fait écho aux arguments employés face aux tentatives de régulation qui la visent en parallèle dans l'Union européenne, l'entreprise a estimé que le DoJ poursuivait "un agenda radical qui va bien au-delà des problèmes légaux posés par son cas" et qui serait de nature à "nuire aux consommateurs, aux développeurs et au leadership technologique américain". Les deux parties doivent être entendues par la justice lors d'une audience de deux semaines en avril. Si le juge retient les arguments des autorités, le procès qui doit se tenir en août prochain, pourrait redessiner les rapports de force dans la recherche en ligne, même si les changements devraient mettre des années à être mis en œuvre sous l'effet des recours en justice.
Mise à jour du 21 novembre : dans un document judiciaire diffusé mercredi 20 novembre, le ministère américain de la Justice a réclamé une scission des activités de Google, exigeant que la firme se sépare de son navigateur Internet Chrome, lui interdisant de signer des accords avec les constructeurs pour imposer l'utilisation par défaut de son moteur de recherche sur les smartphones. Les autorités pourraient aussi réclamer que le géant technologique cède Android s'il ne propose pas des évolutions pour le dissocier de ses autres services.
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