Pourquoi le navigateur Firefox est menacé de disparaître

Est-ce le début de la fin de Firefox ? Le célèbre navigateur Internet vit des heures difficile. Considéré comme la meilleure alternative à Internet Explorer à la fin des années 2000, le produit de la fondation Mozilla est désormais réduit à une part de marché famélique dans l'ombre de Chrome, Edge et Safari, qui se partagent près de 90% du business de la recherche en ligne. La situation de Firefox pourrait se dégrader davantage après une récente décision de justice qui menace de tarir l'une de ses plus importantes sources de financement.

Dans la nuit du 5 au 6 août, un tribunal fédéral américain a reconnu Google coupable d'abus de position monopolistique dans une procédure ouverte en 2020. La justice fédérale estime que le le géant américain a maintenu illégalement sa position dominante dans la recherche en ligne en déversant des milliards de dollars à des acteurs clés de l'écosystème comme Apple, Samsung et Mozilla pour faire de Google le moteur de recherche par défaut sur leurs navigateurs. Ces accords sont qualifiés de pratiques anticoncurrentielles par la justice américaine qui estime que Google a profité de son monopole dans la recherche en ligne pour étouffer des rivaux potentiels tels que Bing ou DuckDuckGo, et gonfler les prix de certaines publicités.

Firefox est très dépendant de Google

À la suite de cette condamnation, Google devrait se voir infliger une amende et pourrait être contraint de céder ou modifier le fonctionnement de certaines de ses activités - en proposant, par exemple, une sélection de plusieurs moteurs de recherche - pour rentrer dans les clous du droit antitrust. La firme a fait appel de la décision et défend ses accords de distribution qu'elle juge bénéfiques aux consommateurs et conformes aux lois en vigueur. Outre les conséquences directes pour Google, le jugement aura également des répercussions sur la façon dont Google met son moteur de recherche à disposition des autres acteurs de l'écosystème et sur les accords coûteux qui sont conclus dans ce cadre.

L'une des premières victimes collatérales pourrait être la fondation Mozilla, qui pilote le développement de Firefox. L'organisme est particulièrement dépendant de Google. À chaque fois qu'un internaute saisit une requête dans Firefox, c'est le moteur de recherche de Google qui s'affiche et produit les résultats. Mozilla dégage la majorité de ses revenus de ce contrat avec le géant technologique. D'après les chiffres de son rapport annuel, 510 millions de dollars étaient issus de cet accord de redevance sur les 593 millions réalisés en 2022. Une rupture du deal avec Google entraînerait une chute considérable des recettes de la fondation et réduirait considérablement sa capacité à maintenir le niveau actuel de développement et d'innovation du navigateur.

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Menacée par une crise financière, la fondation Mozilla refuse toutefois de s'alarmer et se dit, dans la presse américaine, prête à examiner la décision du tribunal en tenant compte de son impact potentiel pour elle. La procédure contre Google promet de durer encore des mois voire plusieurs années.