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3 min de lecture
John Lennon et sa femme Yoko Ono
Crédit : Raph GATTI / AFP
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Lundi 8 décembre 1980, peu après 22h50, les policiers Steven Spiro et Peter Cullen, en patrouille dans le secteur de Central Park, à New York, sont appelés pour des coups de feu à 400 mètres de là. Juste devant le Dakota Building, l'un des immeubles les plus connus de Manhattan. C'est le concierge qui a appelé la police. Les officiers sont sur place en moins de deux minutes. Un homme est au sol sous l'arche de l'entrée.
Le portier pointe du doigt un individu rondouillard, grosses lunettes fumées, blouson, écharpe, debout sur le trottoir de la 72e rue. Il est plongé dans la lecture d'un livre. Les policiers le menottent dans le dos. D'autres policiers sont au chevet de la victime. Un témoin a entendu cinq coups de feu. Un autre, une femme qui criait "à l'aide, à l'aide", sans savoir que cette voix affolée était celle de Yoko Ono. Le portier du Dakota Building a hurlé au tireur : "Tu sais ce que tu viens de faire ?". L'homme lui a répondu: "Je viens de tuer John Lennon".
Il est minuit. Le suspect impliqué dans le meurtre de John Lennon, est photographié sous le matricule 465-13-82 au commissariat de l’Upper East Side. Il décline son identité, Mark David Chapman, 25 ans. Il ne dit pas grand-chose sinon qu'il a tiré sur Lennon. Chapman vit à Honolulu, la capitale
d'Hawaï. Sans emploi, marié depuis un an avec une femme d'origine japonaise, Gloria Abé. C'est à Hawaï qu'il a acheté l'arme du crime un mois et demi auparavant : un révolver à cinq coups fabriqué par Charter Arms. Un calibre 38 Spécial.
Le lendemain de la mort de John Lennon, les inspecteurs de la brigade criminelle de New York s'efforcent d'établir le scénario du crime. Selon le portier du Dakota Building, Mark Chapman, était sur place tôt le matin. Mêlé aux fans habituels qui guettent les apparitions de John Lennon. Vers 17h00, John Lennon et Yoko Ono sont enfin apparus. Mark Chapman s'est précipité vers eux avec le dernier album de Lennon sous le bras, Double Fantasy. Le chanteur le lui a dédicacé. Le couple est revenu au Dakota Building vers 22h50. Chapman leur a emboité le pas. Il a sorti son révolver et a tiré à bout portant.
Mardi 9 décembre 1980 au matin Mark Chapman est extrait de sa cellule du commissariat de l'Upper East Side pour être interrogé par un juge. Il reconnaît les faits, déclare qu'il a agi seul. Une psychiatre va l'examiner. Elle décrit un individu "épuisé, déprimé et parfois en larmes". Elle ajoute que Chapman entendrait des messages de Dieu.
Un mois et demi après l’assassinat Mark Chapman annonce à son nouvel avocat, Jonathan Marks, pourquoi il a tué Lennon. Selon lui, il voulait promouvoir le célèbre livre de J.D. Salinger, L'Attrape-cœurs dans lequel il s'identifie à un personnage. C'est ce livre qu'il lisait devant le Dakota Building après avoir abattu Lennon. Chapman souhaite un procès à grand spectacle qui va attirer l'attention du monde entier.
Lundi 8 juin 1981, Mark Chapman annonce qu'il refuse d'être déclaré fou lors de son procès. Il plaidera coupable car il a entendu la voix de Dieu. Deux semaines plus tard, Mark Chapman comparaît devant le tribunal de Manhattan. Le procès démarre exceptionnellement à huis clos. Lundi 24 août 1981, Mark Chapman est condamné à la perpétuité assortie d'une peine de sûreté de vingt ans. "Les gens comme lui qui ont un projet sont capables d'aller jusqu'au bout. Leur détermination dépasse leur déraison", indique Me Emmanuel Pierrat dans L'Heure du Crime sur RTL.
Mardi 3 octobre 2000, Mark Chapman, 45 ans, emprisonné à la prison d'Attica, près de New York, se présente pour la première fois devant la commission de révision des peines pénales. Le 10 septembre 2025, Chapman, est recalé pour la quatorzième fois. Une libération causerait un grave trouble à l'ordre public, indique la commission.
"On a trouvé 2.000 dollars en liquide sur Chapman quand on a l’arrêté ce qui nourrit la thèse complotiste. À la fois c’est cher et mal payé. Et puis, où s’est-il procuré les munitions ? Il y a beaucoup de zones de mystère et Chapman n’a pas aidé a résoudre ce mystère ce qui explique le fait que chaque demande de liberté ait échoué. Non seulement il ne revient pas en arrière mais il ne donne aucune explication", précise l'avocat Emmanuel Pierrat.
- Yves Bigot, journaliste spécialiste de la musique.
- Me Emmanuel Pierrat, avocat. Son dernier livre : La France du Crime aux éditions Bonneton.
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