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Mac Lesggy vous explique pourquoi il ne faut pas trop de numérique à l'école

Ce dimanche matin, Mac Lesggy vous parle d’éducation et de numérique. À l’école, au collège au lycée, il y a de plus en plus d’écrans, mais ce n’est peut-être pas un progrès...

Une classe d'école (image d'illustration)
Une classe d'école (image d'illustration)
Crédit : Taylor Wilcox / Unsplash
Pourquoi il ne faut pas trop de numérique à l'école
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Mac Lesggy
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Comme beaucoup de pays, l’Éducation nationale mise sur le numérique, sur les technologies digitales, pour améliorer l’enseignement. À la base, l’idée est simple, et elle parait logique : puisque notre société se numérise, il faut apprendre aux enfants à maîtriser cette technologie, pour en faire des citoyens actifs de cette nouvelle société. Et c’est comme cela que les écrans, tableaux numériques, tablettes, PC ont fait leur entrée à l’école à tous les niveaux, parfois dès la maternelle.

Ces décisions ont été prises par des responsables qui, eux, n’ont jamais été exposés aux écrans dans leur jeunesse. Ce qui est frappant, c’est la décision de la ministre suédoise de l’Éducation. Après avoir reçu le nouveau plan de numérisation de l’école suédoise, en novembre, elle l’a soumis à des chercheurs, neurologues, pédiatres et à 58 organismes de référence. Avec une question simple : l’emploi du numérique à l’école permet-il tout simplement d’apprendre mieux ? De permettre au cerveau des enfants de maitriser la lecture, l’écriture, le calcul, et plus encore d’apprendre à se concentrer sur la résolution d’une tâche ?

Résultat de cette consultation auprès des scientifiques : la ministre a décidé le 15 mai, de mettre à la poubelle le nouveau plan de numérisation de l’école. À la place, elle débloque 50 millions d’euros par an pour acheter devinez quoi : des manuels scolaires imprimés sur du vrai papier. Dans cette société suédoise très branchée, très moderne, c’est un sacré retour en arrière, et il doit nous faire réfléchir !

Les jouets numériques deviennent vite plus appétents que les jouets réels

Du côté des scientifiques, c’est un sujet très polémique. Il y a eu beaucoup d’études sur le sujet, certaines pour, d’autres contre. Une grande étude sur plusieurs pays, basée sur le classement PISA a montré ainsi que plus l’école était numérisée, plus le niveau des élèves était bas en lecture et en calcul. Mais ce que les chercheurs ont dit à la ministre c’est que ce n’est pas l’écran qui doit être au centre de l’apprentissage, mais le cerveau des enfants. Et leurs travaux, menés notamment à l’Institut Karolinska de Stockholm, montrent que le cerveau se développe mieux quand tous les sens des enfants sont activés.

Par exemple, quand ils jouent dehors au ballon ou à la marelle plutôt qu’en restant à l’intérieur avec un jeu vidéo. Ou, plus tard, quand ils vont lire un livre dont ils vont tourner les pages et qu’ils vont écrire à la main un cours, une dictée ou un calcul sur un cahier. Et ils pointent une menace plus sournoise : avec le numérique, l’apprentissage passe souvent par le jeu : une bonne réponse, un "bravo bonne réponse" et une petite libération de dopamine dans le cerveau.

Résultat les jouets numériques deviennent vite plus appétents que les jouets réels, et les enfants ont de plus en plus de difficulté à se concentrer longtemps sur un problème, habitués à recevoir leur petit shoot de dopamine très régulièrement. Toujours selon les chercheurs et c’est la suite logique, le numérique n’aiderait pas à apprendre des notions en profondeur ! Les scientifiques suédois ne vont pas jusqu'à dire qu’il faut chasser le numérique de l’école. Ce qu’ils disent, c’est que l’école ne doit pas aller aveuglément vers toujours plus de numérique ! 

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