Les fleurons de la tech américaine vivent des jours décisifs à Washington. Un peu plus d'une semaine après l'ouverture d'un procès historique qui pourrait contraindre Meta à se séparer de WhatsApp et Instagram, c'est au tour de Google d'affronter un procès antitrust majeur. Le géant de la recherche en ligne est confronté à une série d'accusations, dans une affaire où il a déjà été reconnu coupable cet été, qui pourraient bouleverser son modèle économique.
Accusée de pratiques anticoncurrentielles, l'entreprise aurait payé des fabricants et opérateurs pour imposer son logiciel par défaut. En cause, notamment, des contrats d'exclusivité noués avec Apple et Samsung qui ont permis à Google Search d'être installé par défaut sur des centaines de millions d'appareils, dont les iPhone. Des opérateurs de télécoms également, même des éditeurs de logiciels de navigation, ont reçu l'an dernier de l'argent.
Au total, la firme a dépensé 26 milliards de dollars pour rediriger vers ses produits et se créer une situation de monopole, selon la justice. Aujourd'hui, le moteur de recherche de Google représente à lui seul 90% des requêtes internet mondiales et même 94% sur les smartphones. Cette stratégie, jugée illégale, pourrait coûter cher à Google, tant financièrement qu'en termes de positionnement sur le marché. "C'est l'avenir de l'internet qui est en jeu", a assuré lundi Gail Slater, responsable du département antitrust du ministère américain de la Justice.
Si le juge donne raison au régulateur américain, ce procès pourrait contraindre Google à vendre son navigateur Chrome, une décision qui pourrait avoir des répercussions majeures sur son hégémonie numérique.
La vente du navigateur le plus populaire au monde pourrait rapporter entre 15 et 20 milliards de dollars à l'entreprise. Mais cette somme est dérisoire comparée aux revenus générés par le produit et à son rôle dans son modèle économique. Chrome est depuis des années la porte d'entrée vers le moteur de recherche Google, une source inestimable de données utilisateur. Ces informations alimentent ensuite la machine publicitaire de Google, générant des bénéfices colossaux : 54 milliards de dollars l'an dernier, ce qui a permis au groupe de dépasser les 100 milliards de bénéfices annuels.
Face à ces menaces, Google a déployé une armée d'avocats pour tenter de proposer des alternatives moins douloureuses que la vente de Chrome. L'entreprise se dit prête à cesser certains contrats d'exclusivité, mais ces propositions sont jugées peu convaincantes. Google assure également qu'il ne reproduira pas ces pratiques avec son intelligence artificielle Gemini, mais cela ne semble pas suffire à apaiser les autorités.
Ce procès s'inscrit dans un contexte international tendu pour la firme technologique. Outre cette affaire, Google a été jugé coupable le 17 avril d'avoir maintenu illégalement sa position dominante dans la publicité en ligne, un jugement qui pourrait contraindre la firme à vendre des actifs essentiels à sa stratégie publicitaire.
En parallèle, le groupe fait face à d'autres accusations de pratiques anticoncurrentielles, notamment en Europe. La Commission européenne pourrait infliger une amende atteignant 10% de son chiffre d'affaires. Ces défis juridiques, combinés à la concurrence croissante dans le domaine de l'intelligence artificielle, sous l'impulsion de ChatGPT et du chinois DeepSeek, mettent Google dans une position délicate et menacent son modèle économique ainsi que sa domination sur le marché.
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