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ÉDITO - SpaceX épaule l'Agence spatiale européenne : "Une humiliation pour les Européens", estime Lenglet

L'entreprise d'Elon Musk va aider l'Agence spatiale européenne (ESA) à mettre en orbite quatre de ses satellites stratégiques. Il faut se rendre à l'évidence : nous dépendons des Américains, analyse François Lenglet.

Une fusée Falcon 9 de SpaceX avant son décollage, le 16 mai 2019 à Cap Canaveral (Floride).
Crédit : HANDOUT / SPACEX / AFP
LENGLET-CO - Les satellites européens passent chez Space X de Musk, faute d'Ariane
00:03:46
LENGLET-CO - Les satellites européens passent chez Space X de Musk, faute d'Ariane
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François Lenglet - édité par Joanna Wadel
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L’agence spatiale européenne est obligée de faire appel à SpaceX, la compagnie américaine d’Elon Musk, pour lancer ses satellites. C’est une sorte d’humiliation pour les Européens, qui ont signé un accord avec SpaceX pour que sa fusée Falcon 9 lance quatre de leurs satellites, nous apprend le Wall Street Journal

L’Europe, pourtant l’une des pionnières de l’espace avec Ariane, qui a effectué son premier vol en 1979, est contrainte de s’adresser à un pays étranger, fût-il ami, pour une opération stratégique - il s’agit de lancer les satellites du réseau de GPS européen Galileo, qui assure l’autonomie stratégique du vieux continent face aux systèmes concurrents américain et chinois. Galileo est un système de positionnement terrestre et de guidage européen, qui peut notamment servir aux opérations militaires de nos pays

Comment en est-on arrivé là ?

Ce résultat est la conjonction de plusieurs événements regrettables. En premier lieu, Ariane 5, le lanceur que nous utilisions jusqu’ici, a été mis à la retraite. Son dernier vol a eu lieu cet été. Alors qu’Ariane 6, le successeur, n’est pas prêt. Il a été retardé plusieurs fois, et par le Covid et par des difficultés techniques. Il sera disponible en principe l’année prochaine, après les vols test qui doivent avoir lieu cet automne. Les autres lanceurs utilisés naguère par l’Europe ne sont pas plus disponibles. Soyouz, la fusée russe qui était opérée par Ariane, a évidemment rompu tous les liens après l’invasion de l’Ukraine. Et Vega C, la fusée italienne, a réalisé un vol catastrophique l’année dernière qui a vu la perte de deux satellites d’Airbus. En clair, nous sommes en carafe

Quelle place dans l'espace pour la France désormais ?

Il faut se rendre à l'évidence : nous dépendons des Américains. Au moins pour cette période intermédiaire, jusqu’au lancement commercial d’Ariane 6. Déjà, l’Europe a sollicité l’américain pour lancer le télescope Euclide en juillet dernier. Et elle projette de recourir à nouveau à SpaceX pour lancer un vaisseau chargé d’observer un astéroïde, ainsi que la mission scientifique Earthcare, pour étudier les nuages et les radiations. Tous ces vols étaient prévus initialement sur Ariane


Nous n'avons donc, de façon momentanée, on l’espère, plus de souveraineté sur l'accès à l'espace. Compte-tenu du caractère stratégique de Galileo, il va d’ailleurs falloir que la Commission et les pays-membres de l’Union donnent leur accord à l’utilisation d’un service de lancement américain. Cette affaire illustre le poids croissant qu’a pris SpaceX sur le marché des lanceurs. L’entreprise créée par Elon Musk dispose aujourd’hui d’un monopole de fait. Lui-même estime à 80% sa part de marché mondial en 2023.

Un monopole de fait

SpaceX est la seule à disposer de capacités de lancement opérationnelles. Ariane est indisponible, tout comme Blue Origin, la société de Jeff Bezos, le fondateur d’Amazon, qui n’a pas encore fait de vol commercial. Il y a d’autres entreprises, mais marginales. SpaceX pratique maintenant les lancements à un rythme industriel : 68 depuis le début de l’année, dont dix sur le seul mois de septembre, avec une fiabilité excellente et des tarifs canons permis par le lanceur réutilisable. 

Et l’entreprise projette de passer à douze lancements par mois en 2024, pour répondre à un marché en plein essor. Avec comme clients les opérateurs de satellites de communication, d’observation ou de météo, et les agences gouvernementales. 

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