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Coronavirus : comment les plateformes luttent contre la désinformation

L'épidémie du coronavirus charrie son lot de fausses informations. Les plus grandes plateformes du Web emploient des stratégies différentes pour endiguer leur propagation.

Avec plus de 2,2 milliards d'utilisateurs, Facebook est le plus grand réseau social de la planète
Avec plus de 2,2 milliards d'utilisateurs, Facebook est le plus grand réseau social de la planète
Crédit : AFP
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Benjamin Hue

Si vous vous êtes connecté à Facebook ou Twitter ces derniers jours, vous avez peut-être lu ça et là que les colis en provenance de Chine peuvent être contaminés par le coronavirus, que l'appétence des Chinois pour la soupe aux chauve-souris est à l'origine de sa propagation ou qu'il a été créé en laboratoire par les Américains pour mieux vendre des vaccins.

Comme tout autre phénomène à la résonance planétaire, l'épidémie du coronavirus charrie son lot de rumeurs et d'intox sur les réseaux sociaux. Afin de limiter leur propagation, les plus grandes plateformes du Web ont pris des mesures pour mieux mettre en avant les informations vérifiées et supprimer les publications colportant de fausses allégations et des théories du complot.

Ces annonces sont intervenues quelques heures après que l'Organisation mondiale de la santé a qualifié le 30 janvier l'épidémie de coronavirus d'urgence internationale de santé publique, appelant de ses vœux à une importante coopération entre les États mais aussi les plateformes. L'OMS a ainsi indiqué qu'elle allait collaborer avec Google, Twitter, Facebook mais aussi Tencent et TikTok dans cette perspective.

Facebook va supprimer les contenus relayant des fake news

Critiqué l'an passé pour avoir laissé prospérer une campagne de désinformation sur la vaccination sur sa plateforme, Facebook a déroulé dès le 30 janvier la liste des mécanismes qui seront mis en oeuvre sur ses plateformes pour "préserver les gens des intox et les informer sur le coronavirus". Dans un billet de blog, l'entreprise a fait savoir qu'elle allait supprimer tous les contenus qui relaient "de fausses affirmations ou des théories du complot signalées par les principales organisations de santé mondiales et les autorités sanitaires locales". 

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Cette décision est un fait rare pour Facebook, qui se contente généralement de limiter la portée des publications contenant des informations erronées sur la santé à ses 2,9 milliards d'utilisateurs sans toutefois les supprimer. L'entreprise justifie cette politique par le risque de préjudice physique que font peser certaines fausses allégations sur les personnes qui les croiraient, comme par exemple la fake news selon laquelle boire de l'eau de javel pourrait soigner le virus.

Le réseau social va également bloquer ou restreindre des mots-clés et hashtags pour éviter la propagation des fake news sur ses plateformes, notamment Instagram. Des notifications seront envoyées aux personnes qui tentent de partager ce type de contenus. Comme le rapportent nos confrères de BFMTech, Instagram a aussi commencé à supprimer les filtres de réalité augmentée proposant d'arborer un masque chirurgical ou d'indiquer si l'on est "infecté" ou non par le virus. 

Autre point soulevé par Facebook, la nécessité de connecter les internautes à des informations utiles. Le réseau social va diffuser des messages au-dessus du fil d'actualité de Facebook sur la base des directives de l'Organisation mondiale de la santé. Des consignes seront aussi diffusées dans une fenêtre contextuelle lorsqu'un utilisateur effectue une recherche liée au coronavirus. Et des espaces publicitaires vont être fournis pour permettre aux organisations de mener des campagnes d'éducation sur Facebook et Instagram dans les régions touchées.

"Tous ces mécanismes ne sont pas encore en place", prévient toutefois le réseau social. Sur la version française de la plateforme, ce lundi 3 février, une recherche sur le coronavirus ne génère pour le moment aucun message d'avertissement basé sur les consignes de l'OMS. Et l'on trouve encore des articles du site parodique NordPresse, connu pour jouer sur l'ambiguïté entre vraies et fausses informations, parmi les premiers résultats d'actualité. Contacté par RTL, Facebook explique que l'affichage des messages d'information sera lancé très prochainement et que des contenus présentant des risques pour les utilisateurs ont d'ores et déjà été retirés.

Google et Twitter mettent en avant des infos vérifiées

Les autres plateformes globales basées aux États-Unis vont moins loin que Facebook. Google, YouTube, Twitter ou Reddit ont confirmé à la presse qu'ils ne considèrent pas les informations erronées sur la santé comme une violation de leurs politiques. Ces entreprises ne prévoient pas de supprimer les contenus problématiques mais vont mettre en avant des informations vérifiées émanant de sources médicales et d'autorité. 

Dans la foulée de l'allocution de l'OMS, Google a ainsi annoncé qu'il allait adapter un mécanisme parfois déployé en cas de catastrophe naturelle, une "alerte SOS" pour mieux informer les internautes et rendre les informations vérifiées plus visibles et plus facilement accessibles au détriment des informations jugées erronées. 

Concrètement, lorsque les gens vont effectuer des recherches en lien avec l'épidémie, le moteur de recherche proposera en tête de résultats un accès direct aux conseils de sécurité et aux ressources mises en ligne par l'OMS sur son site et sur Twitter et aux informations émanant des sources faisant office d'autorité sur le sujet. 

À l'heure où nous écrivions ces lignes, le moteur de recherche n'avait pas encore mis en place ces alertes en France. Les recherches sur le coronavirus ne renvoient pas encore systématiquement vers les consignes de l'OMS ou les éléments d'information du ministère de la Santé. De son côté, Twitter s'est attaqué au problème en incitant les internautes qui recherchent le terme "coronavirus" à visiter le site du Centre national des statistiques de santé aux États-Unis ou le site d'information du gouvernement en France

Très prisée des adolescents, l'application TikTok, opérée par le géant chinois des nouveaux médias ByteDance, fait savoir à RTL que les utilisateurs qui suivent, cherchent ou postent des contenus en lien avec le coronavirus sont sensibilisés aux consignes officielles avec des messages s'affichant sous la forme de fenêtres contextuelles.

Exemple de message de sensibilisation aux intox sur le coronavirus sur TikTok
Exemple de message de sensibilisation aux intox sur le coronavirus sur TikTok
Crédit : TikTok

Enfin, en Chine, qui recense