À chaque attentat, elles font irruption sur les réseaux sociaux et alimentent la terreur. L'attaque terroriste qui a frappé deux mosquées de la ville néo-zélandaise de Christchurch à l'heure de la prière, ce vendredi 15 mars, n'a pas dérogé à la règle. Dans les minutes qui ont suivi la fusillade, qui a coûté la vie à une cinquantaine de personnes, des images du drame ont commencé à se répandre sur Internet.
Le film de 17 minutes montre l'horreur en direct. On y voit le terroriste en train de marcher dans la rue, une arme à la main, entrer dans une mosquée, puis commencer à abattre les personnes se présentant à lui. Il a été diffusé en direct sur Facebook Live avant d'être publié sur YouTube. Rapidement supprimée des deux plateformes, la vidéo a cependant pu être enregistrée par des internautes qui l'ont partagée à nouveau sur Twitter, YouTube, Facebook et Instagram.
Face à la puissance virale d'Internet et malgré les outils de modération automatiques et humains mis en oeuvre par les plateformes, il était difficile d'échapper à ces images extrêmement choquantes ce matin en se connectant sur les réseaux sociaux. Pour une raison simple : ces derniers proposent depuis plusieurs années la lecture automatique des vidéos par défaut afin de maximiser l'engagement des internautes et augmenter leurs revenus publicitaires.
De nombreux internautes s'en sont indignés, exhortant leurs contacts à ne pas partager cette vidéo insoutenable. Sur Twitter, la police locale a également demandé de ne plus diffuser d'images de l'attaque terroriste. En attendant que ces appels ne soient entendus, il est possible de se prémunir de ces images choquantes en désactivant l'autoplay et en bloquant certains contenus dans les réglages de vos réseaux sociaux.
Pour désactiver la lecture automatique des vidéos sur la version mobile de Facebook, il faut vous rendre dans les paramètres de votre compte, puis dans la section "Vidéos et photos" tout en bas de la liste, puis sélectionner l'option "Ne jamais lire les vidéos automatiquement" dans l'onglet "Lecture auto". La démarche est la même sur un ordinateur, dans la section "Vidéos" en bas de la liste, il faut sélectionner l'option "Non" dans l'onglet "Lecture auto des vidéos".
Sur la version mobile de Twitter, il faut se rendre dans les paramètres de votre compte en cliquant sur votre avatar en haut à gauche de l'interface, puis dans "Réglages et confidentialité". Allez ensuite dans la section "Utilisation des données" puis sélectionner "Jamais" dans l'onglet "Lecture automatique des vidéos". La démarche est plus simple sur un navigateur Web. Il suffit d'accéder aux paramètres de votre compte, puis de décocher la case "Lecture automatique des vidéos" dans le menu général.
La démarche est quelque peu différente sur Instagram. Le service active par défaut la lecture automatique des vidéos dans le fil d'actualité des utilisateurs. Mais il ne propose pas d'option dédiée pour la désactiver. Il faut en fait activer l'économiseur de données dans les "Paramètres" du "Compte" pour que les vidéos ne se lancent plus automatiquement.
Il est aussi possible de bloquer automatiquement certains contenus sur les plateformes. Twitter, par exemple, propose un filtre par défaut pour les contenus que ses algorithmes ont identifiés comme choquants. Mais la vidéo de la fusillade est visiblement passée entre les mailles du filet ce matin.
La plateforme propose également des options de masquage avancées qui permettent de bloquer les tweets contenants certains termes. Il suffit d'ajouter les mots de votre choix dans la section "Mots masqués" de la rubrique "Confidentialité et sécurité" des paramètres. Ici, les termes "video", "Christchurch", " attentat" et "fusillade" semblent tout indiqués.
Si vous tombez sur un contenu choquant, vous pouvez bloquer le compte et le signaler pour protéger les autres usagers. Vous pouvez également les signaler sur la plateforme Pharos mise en place par le gouvernement pour signaler les contenus indésirables.
Il ne faut surtout pas partager la vidéo de l'attentat sur les réseaux sociaux, même pour le dénoncer. En France, la diffusion de telles images est punie par la loi et peut même être assimilée à de l'apologie du terrorisme.
- L'article 222-33-3 du Code Pénal prévoit que la diffusion ou l'enregistrement d'images d'actes de barbarie ou de violence est passible de cinq années d'emprisonnement et de 75.000 euros d'amendes. Les seules exceptions concernent les journalistes et les professionnels du droit dans l'exercice de leurs fonctions.
- L'article 227-24 du Code Pénal peut aussi être mobilisé pour sanctionner la diffusion d'un message violent, incitant au terrorisme ou de nature à porter atteinte à la dignité humaine si un mineur accède au contenu. Les sanctions prévues peuvent atteindre trois ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende.
- Enfin, l'article 421-2-5 du Code Pénal peut aussi être utilisé pour punir de sept ans d'emprisonnement et de 100.000 euros d'amende le fait de provoquer directement à des actes de terrorisme ou de faire publiquement l'apologie de ces actes par le biais d'un service de communication au public en l